Les attentes de la Chine pour la RDC

Un appel à des mesures efficaces et réalistes
Au Conseil de sécurité des Nations Unies, l’ambassadeur de Chine, Sun Lei, a formulé des attentes précises concernant la République Démocratique du Congo (RDC). Il a souligné que les propositions du Secrétaire général António Guterres, attendues d’ici mars 2026, doivent être « efficaces et réalistes », conformément à la résolution 2808 qui définit le mandat de la MONUSCO. Cette résolution est essentielle, car elle fixe les objectifs et les limites de l’intervention de l’ONU dans un pays confronté à des conflits armés et à des crises humanitaires aiguës.
Sun Lei a insisté sur l’importance d’adapter le mandat de la MONUSCO aux réalités changeantes sur le terrain. La RDC, particulièrement son est, fait face à des défis divers et complexes, des violences armées aux crises humanitaires. La Chine est claire : l’ONU doit non seulement accuser réception de ces défis, mais agir en préservant la souveraineté de la RDC. Cette position reflète la volonté de la Chine d’encourager une action pragmatique, respectant les spécificités locales.
L’ambassadeur a également évoqué la nécessité de maintenir l’indépendance de la MONUSCO. Selon lui, la mission ne doit pas être instrumentalisée pour des intérêts politiques, au risque de nuire à son efficacité. Cette déclaration met en exergue une préoccupation croissante sur la politisation des interventions internationales, un sujet crucial dans le contexte actuel.

La souveraineté et la gouvernance en RDC
La Chine soutient également fermement la souveraineté de la RDC. Sun Lei a affirmé le soutien de son pays aux efforts du gouvernement congolais pour restaurer la gouvernance dans l’est du pays. Cette approche indique que la Chine souhaite voir les nations africaines maîtriser leur destin, sans intrusion extérieure. Pour la Chine, la souveraineté nationale est un principe clé, favorisant une approche non interventionniste dans les affaires des États.
Ce point de vue est particulièrement pertinent en RDC, où les tensions entre divers groupes armés et le gouvernement central sont exacerbées par des influences extérieures. En tant que puissance montante en Afrique, la Chine cherche à établir des relations fondées sur le respect mutuel et la coopération, et non sur la domination ou l’ingérence.
En soutenant la souveraineté de la RDC, la Chine vise également à renforcer ses propres intérêts économiques dans la région. La RDC regorge de ressources naturelles, notamment de minerais, ce qui en fait un partenaire stratégique pour Pékin. La position de la Chine peut donc être interprétée comme une volonté de sécuriser ses investissements tout en favorisant une stabilité durable.

Les réserves sur la politisation de la MONUSCO
Par ailleurs, la Chine a exprimé des réserves quant au mandat de la MONUSCO, dénonçant une éventuelle politisation. Cette critique s’inscrit dans un contexte où plusieurs acteurs internationaux, notamment occidentaux, sont accusés d’utiliser les missions de paix pour faire avancer leurs agendas politiques. Sun Lei a plaidé pour une interprétation plus restrictive du rôle de la mission, soulignant qu’elle ne doit pas être subordonnée à des intérêts extérieurs au cadre onusien.
Cette position soulève des questions cruciales sur l’avenir des interventions internationales en matière de maintien de la paix. Si la MONUSCO devenait perçue comme un outil au service d’intérêts politiques, sa légitimité et son efficacité pourraient être compromises. En appelant à une approche plus neutre, la Chine cherche à garantir que les efforts de l’ONU soient axés sur le bien-être des populations locales, plutôt que sur des objectifs géopolitiques.
En résumé, les attentes de la Chine vis-à-vis de l’ONU dans le contexte de la RDC mettent en avant la nécessité d’une intervention internationale respectueuse de la souveraineté nationale, tout en étant pragmatique face aux défis complexes auxquels le pays est confronté. Cette dynamique soulève des interrogations sur le rôle futur de l’ONU et la manière dont les grandes puissances peuvent influencer les processus de paix en Afrique.
Alors que la situation en RDC continue d’évoluer, une question se pose : comment l’ONU peut-elle équilibrer ses interventions tout en respectant la souveraineté des États ? Quel impact la position chinoise aura-t-elle sur les futures résolutions du Conseil de sécurité ? Ces interrogations méritent d’être approfondies pour mieux comprendre les enjeux géopolitiques en cours.


