Détenu depuis septembre 2023, l’ancien ministre des Travaux publics, Léon Armel Bounda Balonzi, pourrait bientôt voir son sort définitivement scellé. Après une audience finale très attendue devant le Tribunal correctionnel spécialisé, la juridiction a fixé la date du délibéré au 9 janvier 2026. Un moment décisif dans une affaire emblématique de l’après-transition.
Un dossier né dans le tumulte post-transition

Arrêté dans le sillage des événements politiques ayant conduit à la prise du pouvoir par les Forces de défense et de sécurité, Léon Armel Bounda Balonzi avait été placé en détention préventive en septembre 2023. L’ancien membre du gouvernement était poursuivi pour plusieurs chefs d’accusation lourds : non-respect des règles de passation des marchés publics, corruption passive, association de malfaiteurs et blanchiment de capitaux.
Ces poursuites s’inscrivaient dans la dynamique de lutte contre la corruption et de restauration de la bonne gouvernance impulsée par les nouvelles autorités.
Le marché de Potos au cœur des accusations

L’accusation a principalement fondé son argumentaire sur le marché de Potos à Franceville. La relance des travaux avait été attribuée à une entreprise dont l’offre s’élevait à près de 3 milliards de FCFA, alors que deux sociétés concurrentes proposaient chacune un montant avoisinant les 900 millions de FCFA.
Le ministère public a également reproché à l’ex-ministre d’avoir rendu compte de ses activités ministérielles à des personnes autres que son supérieur hiérarchique direct, le Premier ministre, ce qui aurait constitué une violation du secret professionnel.
Des éléments atténuants mis en avant à la barre

L’examen approfondi du dossier a toutefois permis de nuancer la gravité des faits reprochés, selon la défense. Concernant la divulgation présumée d’informations sensibles, il est apparu que les rapports incriminés étaient en réalité transmis au Coordonnateur général des affaires présidentielles, lequel faisait ensuite le point avec le chef de l’État, conformément aux pratiques en vigueur à l’époque.
S’agissant du marché de Potos, la défense a soutenu que le montant de 3 milliards de FCFA intégrait des aménagements supplémentaires, notamment les voiries et d’autres travaux additifs. L’attribution du marché à l’entreprise ZEN BTP, dirigée par l’entrepreneur Abdul Houssein Hatem Moussavou, aurait été faite à l’issue d’une analyse technique détaillée des offres présentées par l’ensemble des soumissionnaires.
Verdict attendu le 9 janvier 2026

Après avoir entendu successivement le ministère public, la partie civile et les avocats de la défense, le Tribunal correctionnel spécialisé a clos les débats et annoncé que sa décision serait rendue le vendredi 9 janvier 2026.
À la sortie de l’audience, la sérénité affichée par les conseils de Léon Armel Bounda Balonzi et de l’opérateur économique poursuivi n’est pas passée inaperçue. Ceux-ci évoquent déjà une issue favorable, estimant que les débats ont permis de lever de nombreuses zones d’ombre.
Un possible tournant judiciaire

Pour la défense, le délibéré à venir pourrait marquer « le bout du tunnel » pour l’ancien ministre, détenu depuis plus de deux ans. Une période éprouvante, tant sur le plan personnel que familial, qui pourrait enfin prendre fin si la juridiction venait à suivre l’argumentation développée à l’audience.
Le verdict du 9 janvier 2026 est désormais attendu comme un moment clé, non seulement pour Léon Armel Bounda Balonzi, mais aussi pour l’opinion publique, attentive à l’issue de l’un des dossiers judiciaires les plus emblématiques de la période post-transition. https://www.facebook.com/share/14SGdWdBCuN/

