Une lettre adressée au Président
Dans une lettre ouverte rendue publique, Peter Stephen Assaghle, docteur en droit et avocat inscrit au Barreau de la Drôme en France, sollicite l’attention du Président de la République sur les difficultés qu’il rencontre depuis son retour au Gabon. Il affirme que sa demande d’inscription au Barreau du Gabon a été « ajournée sans fondement juridique », une décision qu’il dit ne pas comprendre.
Un parcours fondé sur l’effort

Issu d’un milieu modeste, boursier de l’État gabonais, Peter Assaghle rappelle un parcours marqué par l’excellence scolaire : du primaire au baccalauréat, puis plus de dix années d’études supérieures en France. Licence, master, doctorat, École des avocats, serment, et deux années d’exercice professionnel rythment son expérience.
Il explique avoir toujours eu l’intention de revenir servir son pays, convaincu que sa formation devait avoir un impact au Gabon.
Un retour rendu difficile

L’avocat souligne qu’il a quitté une situation stable en France, y compris son cabinet et ses deux enfants, pour répondre à l’appel des autorités invitant la diaspora à revenir contribuer au développement national. Mais à son arrivée, il dit avoir trouvé « des portes closes », le Conseil de l’Ordre ayant ajourné sa demande à une date indéterminée, sans argument juridique explicité.
Un risque de découragement pour la diaspora

Dans sa lettre, il estime que ce type de blocage constitue un signal négatif pour les compétences gabonaises formées à l’étranger. Selon lui, cette situation crée un paradoxe : l’État encourage le retour, mais certaines institutions ne facilitent pas l’intégration professionnelle de ceux qui répondent à cet appel.Il exprime ainsi une inquiétude plus large : voir de nombreux Gabonais qualifiés choisir de rester à l’extérieur faute de conditions administratives claires et favorables.
Des questions sur la cohérence des politiques publiques

Peter Assaghle interroge la cohérence entre les politiques annoncées et la réalité institutionnelle. Il estime que son cas révèle un problème structurel : l’existence de procédures jugées lourdes, opaques, ou susceptibles d’être influencées par des logiques internes non transparentes.
Selon lui, ces pratiques nuisent à la crédibilité des engagements pris en faveur de la modernisation, du retour des compétences et du renforcement de l’État de droit.
Un appel à des réformes

L’avocat appelle à la clarification des procédures d’accès aux professions juridiques, à la modernisation des mécanismes administratifs et à un rappel ferme du rôle des institutions. Il souligne que les structures publiques ne sont pas « des biens privés », et qu’elles doivent faciliter, plutôt qu’empêcher, l’engagement de citoyens qualifiés.
Il réaffirme ne pas demander de faveur, mais simplement le droit, pour un Gabonais diplômé et assermenté, d’exercer le métier pour lequel il a été formé.
Une volonté de servir

Peter Assaghle conclut en exprimant son souhait de rester au Gabon et de contribuer à la justice nationale, estimant qu’un retour impossible après une année d’attente serait une perte non seulement personnelle, mais également symbolique pour le pays.


