Insalubrité sur l’Avenue du Commerce à Kinshasa
Un dépotoir à ciel ouvert
Depuis plusieurs mois, l’avenue du Commerce, au cœur de la commune de la Gombe à Kinshasa, a sombré dans l’insalubrité. Les déchets s’entassent, transformant cette voie autrefois dynamique en dépotoir à ciel ouvert. Les commerçants sont fréquemment accusés de jeter des ordures, des restes alimentaires et des emballages plastiques sur la chaussée. Cette accumulation est non seulement une source de désagrément visuel ; elle menace également la santé publique et dégrade l’environnement.
La récente intensification de la saison des pluies a aggravé la situation. Les déchets, mêlés aux eaux pluviales, obstruent les caniveaux, provoquant des inondations. Cette calamité entrave la circulation, rendant le passage sur l’avenue particulièrement dangereux pour les piétons et les automobilistes. Les habitants expriment leur colère face à la dégradation incessante de leur cadre de vie.
Les autorités locales, notamment la Régie d’assainissement de Kinshasa, sont vivement critiquées pour leur manque d’action. Malgré les cris d’alarme et les signalements des citoyens, peu d’initiatives concrètes ont été entreprises pour pallier cette crise. Cette inaction remet en question la gestion des déchets dans la capitale congolaise et la responsabilité des autorités face à la dégradation de l’environnement urbain.
Les conséquences sur la santé publique
Cette insalubrité ne constitue pas seulement un problème esthétique ; elle engendre des risques sérieux pour la santé publique. L’accumulation de déchets organiques attire des nuisibles, tels que les rats et les insectes, porteurs de maladies. De plus, les eaux stagnantes issues des inondations favorisent la prolifération de moustiques, vecteurs de maladies comme le paludisme.
Les experts en santé soulignent que cette situation pourrait précipiter une hausse des maladies infectieuses dans la région. Dr. Jean-Pierre Mbuyi, épidémiologiste à l’Université de Kinshasa, avertit : « L’insalubrité est un terreau fertile pour les épidémies. Si aucune mesure n’est prise rapidement, nous pourrions faire face à une crise sanitaire majeure. » Les conséquences de cette négligence pourraient ainsi toucher des zones éloignées de la ville.
Les habitants de la Gombe, préoccupés pour leur santé et celle de leurs enfants, exigent une action immédiate des autorités. Ils réclament des solutions durables pour la gestion des déchets, afin de réduire les risques sanitaires et d’améliorer leur qualité de vie. La situation actuelle soulève des questions quant à la responsabilité des autorités locales dans la protection de la santé de la population.
Vers une solution durable ?
Face à cette crise, des solutions simples et économiques sont envisageables pour améliorer la gestion des déchets sur l’avenue du Commerce. L’installation de poubelles le long de la route se présente comme une mesure immédiate et efficace. En facilitant l’accès à des points de collecte, il serait possible de diminuer considérablement l’accumulation d’ordures sur la voie publique.
D’autres villes africaines ont connu des initiatives similaires avec des résultats probants. À Kigali, au Rwanda, l’introduction de poubelles et de campagnes de sensibilisation a réellement amélioré la propreté des rues. Kinshasa pourrait s’inspirer de ces exemples pour mettre en place des mesures adaptées à son contexte local.
Par ailleurs, il est crucial de sensibiliser les commerçants et les habitants à l’importance de la gestion des déchets. Des campagnes éducatives pourraient encourager des comportements plus responsables et instaurer une culture de propreté. La société civile et les organisations non gouvernementales ont un rôle central à jouer dans cette sensibilisation, en mobilisant les communautés autour de l’enjeu de l’insalubrité.
La situation actuelle de l’avenue du Commerce à Kinshasa soulève des questions fondamentales sur la gestion des déchets et la responsabilité des autorités. Quelles actions concrètes seront mises en œuvre pour remédier à cette crise ? Les habitants de la Gombe continueront ils à vivre dans un environnement insalubre, ou la mise en place de solutions durables sera-t-elle envisagée pour améliorer leur qualité de vie ? Les réponses à ces interrogations détermineront l’avenir de cette artère vitale de la capitale congolaise.
