État d’avancement des travaux de la route Mora-Dabanga-Kousseri

Progrès des travaux de reconstruction
Au 24 novembre 2025, les travaux de reconstruction de la section Mora-Tchakamari de la route Mora-Dabanga-Kousseri ont atteint un impressionnant taux d’avancement de 75,95 %. Ce projet, après une pause due à la saison des pluies, a ressurgi avec intensité depuis le 12 novembre 2025. Les équipes de construction ont terminé le terrassement et plusieurs couches de fondation, et s’affairent actuellement à améliorer la mise en œuvre de la couche de base.
Les ouvrages hydrauliques sont finalisés, tandis que des travaux d’assainissement se poursuivent. Longue de 205 km, cette route est cruciale pour le Cameroun, car elle relie le pays au Tchad et au Nigeria. Son importance va bien au-delà du simple transport, agissant comme un artère vitale pour le commerce régional et la mobilité des populations.
Le 5 juin 2024, le ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, a lancé un appel d’offres pour réhabiliter quatre sections supplémentaires dans le cadre du Projet d’amélioration pour la connectivité, la résilience et l’inclusion (PACRI). Soutenu par la Banque mondiale, ce projet mobilise près de 200 milliards de FCFA pour renforcer la qualité et la durabilité de la route face aux aléas climatiques et menaces sécuritaires.

Importance stratégique de la route
La route Mora-Dabanga-Kousseri est bien plus qu’une simple voie de transport ; elle représente un axe stratégique pour le Cameroun, facilitant les échanges avec le Tchad et le Nigeria. Ce corridor est essentiel pour le transit des marchandises, permettant ainsi aux entreprises camerounaises d’accéder aux marchés régionaux. L’achèvement de la route est donc déterminant pour stimuler l’économie locale et régionale.
Le passé de cette route est marqué par des défis sécuritaires, notamment liés aux violences de Boko Haram. Ces circonstances ont conduit à l’arrêt des travaux en mai 2014 après l’enlèvement de plusieurs travailleurs chinois. Cette situation met en lumière la nécessité de sécuriser cette infrastructure, garantissant ainsi la mobilité des personnes et des biens. La reprise rapide des travaux illustre la volonté du gouvernement de surmonter ces enjeux et de renforcer la sécurité dans la région.
La route est également cruciale pour la résilience face aux aléas climatiques. Les efforts d’amélioration viseront à atténuer les impacts des inondations et autres catastrophes naturelles, assurant la continuité des échanges commerciaux même en période de crise. Cela est particulièrement pertinent dans un contexte de changements climatiques de plus en plus préoccupants.

Perspectives d’avenir et enjeux
Avec un taux d’exécution de 75 % au 12 novembre 2025 et une prévision d’achèvement d’ici la fin de l’année, les travaux de la route Mora-Dabanga-Kousseri semblent sur la bonne voie. Toutefois, des défis demeurent. La coordination entre les acteurs concernés, y compris les entreprises de construction et les autorités locales, sera essentielle pour garantir le respect des délais et la qualité des travaux.
La question de la sécurité persiste également. Les autorités doivent renforcer les mesures de protection pour sécuriser les travailleurs et les infrastructures contre d’éventuelles menaces. Ceci peut passer par une collaboration plus étroite avec les forces de sécurité locales et régionales.
Enfin, l’achèvement de cette route pourrait ouvrir des perspectives pour d’autres projets d’infrastructure dans la région, favorisant ainsi un développement économique durable. L’amélioration des infrastructures est souvent le déclencheur d’une croissance économique plus large, et la route Mora-Dabanga-Kousseri pourrait servir de modèle pour d’autres initiatives similaires.
Alors que les travaux progressent, il est légitime de se questionner : comment cette route transformera-t-elle le paysage économique et social du Cameroun et de ses voisins ? Quelles leçons ce projet peut-il offrir pour d’autres initiatives d’infrastructure dans des contextes analogues ?


