Intégration de la diaspora camerounaise : un appel à l’action

Un potentiel inexploité : la diaspora camerounaise
La diaspora camerounaise, qui compte plus de cinq millions de membres, est une ressource précieuse pour le pays. Ces expatriés ne se contentent pas d’être éloignés ; ils jouent un rôle clé dans les domaines économique, culturel et social, tout en améliorant l’image du Cameroun à l’international. Pourtant, leur absence dans les processus décisionnels pose la question : comment exploiter pleinement ce potentiel ?
Shance Lion, dans une lettre au président Paul Biya, met en évidence cette réalité et plaide pour une intégration significative de la diaspora dans la gouvernance nationale. Il rappelle que, malgré la distance, ces citoyens continuent d’investir dans leur pays d’origine par le biais de transferts d’argent, d’investissements et de projets de développement. En impliquant ces voix dans le processus politique, le Cameroun pourrait bénéficier de leur expertise tout en renforçant son tissu social.
Ce phénomène n’est pas unique au Cameroun. Des pays comme le Maroc et le Sénégal ont déjà instauré des mécanismes d’intégration de leur diaspora dans les décisions politiques. Ces exemples illustrent comment l’inclusion peut avoir des effets positifs sur la gouvernance et le développement économique. La proposition de Lion pourrait alors servir de modèle pour d’autres nations africaines désireuses de mobiliser leurs citoyens à l’étranger.

Des réformes nécessaires pour une meilleure représentation
Pour que l’intégration de la diaspora camerounaise soit efficace, des réformes constitutionnelles sont essentielles. Lion suggère, entre autres, de réserver des sièges aux Camerounais de l’étranger au Sénat et de créer un poste de Ministre Délégué chargé des Camerounais de l’étranger. Ces mesures garantiraient une représentation adéquate de la diaspora au sein des instances décisionnelles.
Établir ces postes pourrait également faciliter un lien direct entre le gouvernement et les Camerounais vivant à l’étranger. Un dialogue constructif pourrait ainsi naître, améliorant la compréhension des enjeux auxquels la diaspora fait face. De plus, cela enverrait un message fort sur l’importance de chaque Camerounais, où qu’il soit, à travers la reconnaissance de leur contribution.
Des exemples de pays, comme le Chili ou l’Italie, ayant bien intégré leur diaspora dans le process politique montrent que ces réformes peuvent aboutir à une gouvernance plus inclusive et réactive. En s’inspirant de ces modèles, le Cameroun pourrait non seulement enrichir sa gouvernance, mais aussi renforcer la confiance des citoyens envers leurs institutions.

Un impact sur les politiques publiques et l’économie
L’intégration de la diaspora camerounaise dans la gouvernance pourrait avoir un impact significatif sur les politiques publiques. Les membres de la diaspora possèdent souvent une expertise variée, allant de la technologie à la finance, en passant par la santé et l’éducation. Leur participation ne pourrait qu’enrichir le débat et mener à des politiques plus éclairées et adaptées aux réalités contemporaines.
En facilitant les investissements de la diaspora, le Cameroun pourrait également bénéficier d’un afflux de capitaux et d’innovations. Les Camerounais vivant à l’étranger mobilisent souvent des ressources pour des projets de développement. En intégrant ces acteurs à la gouvernance, le pays pourrait non seulement dynamiser son économie, mais aussi renforcer son image à l’international.
Enfin, cette démarche pourrait contribuer à atténuer les frustrations au sein de la diaspora. Offrir une voix de décision à ces citoyens enverrait un message fort sur l’unité et la solidarité entre tous les Camerounais, qu’ils soient sur le sol national ou à l’étranger. Cela pourrait également encourager certains à envisager un retour, désireux de participer au développement de leur nation.
Vers une gouvernance inclusive : un impératif pour l’avenir
La proposition de Shance Lion pour intégrer la diaspora camerounaise dans la gouvernance soulève des enjeux cruciaux pour l’avenir du pays. Reconnaître le potentiel de ces citoyens tout en leur offrant une plateforme pour s’exprimer pourrait renforcer la compétitivité du Cameroun et construire une société plus cohésive.
Les réformes suggérées, telles que l’attribution de sièges au Sénat et la création d’un poste ministériel, représentent des étapes clés vers une gouvernance plus représentative. Leur mise en œuvre exigera toutefois un engagement fort des décideurs politiques et une volonté de dialogue avec la diaspora.
En somme, intégrer la diaspora camerounaise dans le processus décisionnel pourrait transformer le paysage politique et économique du pays. La question se pose alors : le Cameroun est-il prêt à saisir cette opportunité pour bâtir un avenir meilleur pour tous ses citoyens ?


