L’aube de ce lundi s’est levée sur une capitale suspendue entre attente et gravité. Devant le tribunal de Libreville, les regards se croisent, les murmures s’élèvent : le procès en contumace de Sylvia Bongo Ondimba et Nourredin Bongo Valentin s’ouvre enfin. Un moment charnière, chargé d’histoire et de symboles, pour un pays en quête de vérité et de justice.
Une justice qui avance malgré l’absence

Jugés en contumace, c’est-à-dire en leur absence, les deux anciens proches du pouvoir déchus ne se sont pas présentés devant la Cour. Mais leur silence n’interrompt pas le travail de la justice. Bien au contraire, il le renforce.
Cette procédure, exceptionnelle mais légale, permet au tribunal de poursuivre son œuvre malgré l’absence volontaire ou prolongée des accusés. La loi gabonaise le prévoit : l’absence ne saurait être un refuge, encore moins une stratégie d’oubli.
Un tournant dans l’histoire judiciaire du Gabon

Jamais, depuis l’indépendance, un procès n’avait autant captivé l’opinion publique. Dans les rues de Libreville, la question revient sur toutes les lèvres : jusqu’où ira la justice ?Car au-delà du sort réservé à Sylvia Bongo Ondimba et à son fils Nourredin, c’est l’image même de l’État de droit qui se joue. Ce procès marque la volonté affichée du gouvernement de transition et des institutions judiciaires de prouver que nul, fut-il issu des plus hautes sphères du pouvoir, ne peut échapper à la reddition des comptes.
Contumace : la justice face à l’absence

Le mot est ancien, presque solennel. Contumace. Il traduit cette situation rare où la justice décide d’aller de l’avant, même sans les principaux intéressés.
Dans le cas présent, Sylvia Bongo Ondimba et Nourredin Bongo Valentin, absents malgré les convocations, voient leur procès s’ouvrir sans eux.
L’objectif est clair : que la lumière soit faite, que les responsabilités soient établies, que le peuple obtienne des réponses.
Un procès sous tension, suivi dans tout le pays

Ce matin, l’atmosphère à Libreville est lourde de signification. Les caméras sont braquées sur le tribunal, les journalistes s’activent, les citoyens retiennent leur souffle.
Chacun mesure la portée de cet instant. Car au-delà du cadre judiciaire, cette affaire incarne une ère nouvelle, celle d’une justice qui s’assume, d’un État qui se relève, d’une nation qui réclame des comptes après des décennies d’opacité.
La justice gabonaise à l’épreuve de la confiance
Le déroulement de ce procès en contumace sera scruté, analysé, commenté. Pour la justice gabonaise, il s’agit d’un test grandeur nature : démontrer sa rigueur, son indépendance et sa capacité à mener un dossier sensible sans faiblesse ni excès.
L’opinion, elle, espère un verdict à la hauteur des attentes un jugement juste, équilibré et transparent.
Un signal fort à la nation
En ouvrant ce procès, le Gabon envoie un message sans ambiguïté : plus personne n’est au-dessus des lois.
La contumace, souvent perçue comme une exception, devient ici un symbole. Celui d’une justice qui ne se courbe plus, d’un État qui revendique sa force et son autorité.
Et si l’absence des accusés marque un vide dans le box, elle ne retire rien à la gravité des faits ni à la solennité du moment.
Car ce matin, à Libreville, ce n’est pas seulement un procès qui commence c’est une page de l’histoire gabonaise qui s’écrit, avec, en toile de fond, la volonté d’un peuple de renouer avec la vérité et la dignité.


