Records controversés et engagement pour les océans

Une performance record contestée
Le 14 juin 2025, Vitomir Maričić, apnéiste croate, a réalisé un exploit qui a fait couler beaucoup d’encre : un record de 29 minutes et 3 secondes sans respiration en apnée statique. Bien qu’inscrit au Guinness des records, cet exploit a soulevé une tempête au sein de la communauté des apnéistes. Maričić a en effet utilisé une méthode controversée : l’inhalation d’oxygène pur avant sa performance, lui permettant d’accroître ses réserves d’oxygène jusqu’à cinq fois la normale.
Cette technique, aussi impressionnante soit-elle, a été attaquée par des figures respectées du milieu, tel que Guillaume Néry. Champion d’apnée et fervent défenseur de pratiques éthiques, Néry a vilipendé cette performance, la qualifiant de « spectacle » plutôt que d’un véritable exploit sportif. L’utilisation d’oxygène pur modifie les conditions essentielles de compétition et soulève des doutes sur l’intégrité de la discipline.Par cette controverse, des questions émergent : jusqu’où peut-on innover dans le sport, et qu’est-ce qui définit une performance authentique ?
En 2024, Maričić avait déjà été au cœur d’une autre polémique, étant banni de compétitions durant six mois par la Confédération mondiale des activités subaquatiques (CMAS) après qu’il ait été associé à des substances améliorant les performances. Bien qu’aucun contrôle positif n’ait été enregistré, cette situation a terni son image, alimentant les doutes sur ses méthodes d’entraînement et de compétition.

Un défenseur des océans engagé
Malgré cette ombre qui plane sur sa carrière, Vitomir Maričić s’affirme également comme un fervent défenseur des océans. En tant qu’ambassadeur de l’ONG Sea Shepherd, il se sert de sa notoriété pour alerter sur la dégradation des mers et la nécessité de préserver la biodiversité marine. Maričić avertit que sans actions immédiates, l’avenir des océans est menacé dans les dix prochaines années.
Son engagement ne s’arrête pas aux discours. Il agit concrètement en participant à des campagnes de nettoyage des plages et à des initiatives visant à combattre la pollution plastique dans les océans. En collaboration avec des scientifiques et des écologistes, il promeut des pratiques durables et encourage les jeunes à s’impliquer dans la sauvegarde de l’environnement marin.
Cette dualité dans son parcours — celle d’un athlète controversé et d’un ardent défenseur des océans — soulève des interrogations sur la responsabilité des sportifs de haut niveau. Leur influence peut servir à sensibiliser à des causes cruciales, mais peut aussi se retrouver entachée par des actions discutables sur le plan éthique.

Réflexions sur l’éthique sportive et l’engagement environnemental
La situation de Vitomir Maričić met en lumière un dilemme éthique au cœur du sport moderne : jusqu’où peut-on aller pour battre des records ? La quête de performance peut-elle justifier des méthodes controversées ? Les opinions divergent, mais il est indéniable que ces questions interpellent. En tant que modèles, les athlètes portent la responsabilité de promouvoir des valeurs d’intégrité et de respect, tant dans leur discipline que dans leur engagement sociétal.
Parallèlement, l’engagement de Maričić pour la protection des océans rappelle que les sportifs peuvent jouer un rôle majeur dans la sensibilisation aux enjeux environnementaux. Utilisant leur stature pour défendre des causes fondamentales, ils ont le potentiel d’inspirer des millions à agir pour la planète. Toutefois, cette responsabilité doit s’accompagner d’une transparence et d’une éthique irréprochables dans leur pratique sportive.
En somme, la carrière de Vitomir Maričić soulève des questions essentielles concernant la nature du sport, l’éthique et l’engagement social. Comment les athlètes peuvent-ils jongler entre la quête de records et la défense de valeurs éthiques ? Et comment la communauté sportive peut-elle évoluer pour s’assurer que l’intégrité et la passion pour la protection de l’environnement restent au cœur de ses préoccupations ? Ces réflexions sont cruciales pour l’avenir du sport et de notre planète.


