Stabilité du Taux de Change en RDC

Contexte Économique et Rôle de la BCC
La République Démocratique du Congo (RDC) connaît actuellement une période charnière sur le plan économique. Des efforts soutenus sont déployés pour stabiliser le taux de change. Depuis la nomination d’André Wameso à la tête de la Banque Centrale du Congo (BCC), des actions significatives ont été entreprises pour renforcer la valeur du franc congolais (CDF). En novembre 2025, la BCC a lancé des ventes de devises aux banques commerciales pour contenir le dollar américain entre 2.200 et 2.300 CDF, marquant ainsi son engagement envers la monnaie nationale.
Cette initiative survient alors que le franc congolais a montré une appréciation notable, passant de 2.850 à 2.000 CDF. Cette tendance est le fruit de diverses mesures structurelles, comprenant des interventions directes sur le marché des changes et une actualisation des taux de change pour les dépôts en dollars. L’objectif est d’éradiquer l’excès de liquidité en francs et de gérer efficacement la liquidité bancaire.
Les résultats de ces réflexions sont évidents, avec un taux d’inflation hebdomadaire de -1,37 % et une appréciation de 27,41 % du CDF sur le marché interbancaire depuis fin décembre 2024. Toutefois, il est crucial de noter que les prix des biens n’ont pas encore suivi cette dynamique, mettant en évidence la nécessité d’une meilleure coordination entre la BCC et le gouvernement.

Collaboration entre le Gouvernement et la BCC
La collaboration entre le gouvernement congolais et la BCC est déterminante pour assurer une stabilité macroéconomique. Lors de la 65ᵉ réunion du Conseil des ministres, la Première ministre Judith Suminwa Tuluka a insisté sur l’importance de cette synergie pour préserver le pouvoir d’achat des ménages. Le vice-Premier ministre et ministre de l’Économie nationale, Daniel Mukoko Samba, a réaffirmé que le gouvernement s’engage à maintenir une stabilité du taux de change, qui nécessite une coordination efficace des politiques monétaires et budgétaires.
Cette coopération s’exprime aussi par des recommandations visant à revoir les allégements fiscaux pour améliorer la collecte des recettes publiques. En effet, la BCC a récemment assoupli sa politique monétaire, abaissant le taux directeur de 25 % à 17,5 %. Cette décision soutient la croissance tout en consolidant la stabilité du CDF. Une approche intégrée est cruciale pour anticiper les fluctuations et renforcer la confiance dans la monnaie nationale.
Les échanges entre les acteurs économiques et les institutions financières sont également nécessaires. Le ministre d’État en charge du Plan, Guylain Nyembo, a souligné les perspectives positives pour la stabilisation du taux de change et des prix, incitant la population à adopter l’utilisation du franc congolais dans leurs transactions. Cela vise à affermir l’appréciation de la monnaie nationale et à protéger le pouvoir d’achat des ménages.

Défis et Perspectives d’Avenir
Malgré ces progrès, des défis subsistent. Le président Félix Tshisekedi a insisté sur l’importance d’un mécanisme de suivi pour garantir que l’appréciation du CDF se traduise par une diminution des prix. Cette préoccupation reste d’actualité dans un environnement où les opérateurs économiques demeurent prudents face à la volatilité du marché.
La BCC a reconnu que les fluctuations récentes du taux de change résultent d’une « normalisation progressive » et reste engagée à préserver la stabilité macroéconomique en utilisant tous les instruments monétaires et de change à sa disposition. Toutefois, l’application effective des réformes et le suivi des mécanismes sont essentiels pour garantir une transition vers une économie plus stable.
À l’avenir, une coopération renforcée entre le gouvernement et la BCC sera indispensable pour anticiper les défis économiques. Les mesures de contrôle des prix, en particulier pour les produits pétroliers, ainsi qu’un dialogue constructif avec le secteur privé, seront cruciaux pour répondre aux attentes de la population. Maintenir cette dynamique de coopération est clé pour assurer la stabilité du taux de change et soutenir la croissance économique en RDC.


