La Coalition « Le Congo n’est pas à vendre » et la lutte anticorruption

Un acteur clé dans la transparence
La Coalition « Le Congo n’est pas à vendre » (CNPAV) s’affirme comme un acteur essentiel dans le combat contre la corruption en République Démocratique du Congo (RDC). Ancrée dans les valeurs de transparence et de bonne gouvernance, cette coalition regroupe diverses organisations et individus dévoués à dénoncer les pratiques corruptives qui freinent le pays. La RDC, riche en ressources naturelles, est régulièrement entachée de scandales de corruption qui entravent son développement économique et social.
Le CNPAV a pour mission de sensibiliser la population sur les enjeux de la corruption et d’inciter à des actions concrètes pour y remédier. Parmi ses initiatives, le prix « Kanyaka » se distingue par sa volonté de récompenser les personnes et organisations qui œuvrent pour l’intégrité. La deuxième édition de ce prix, prévue le 9 décembre 2025 à Kinshasa, vise à promouvoir les efforts de ceux qui s’opposent à la corruption, incitant les Congolais à voter en ligne pour saluer ces acteurs intègres.
Une approche participative, telle que celle-ci, est primordiale. Elle mobilise la société civile autour de la problématique de la corruption tout en offrant une voix aux citoyens. Ainsi, le CNPAV favorise une prise de conscience collective, indispensable pour encourager un climat de confiance et de responsabilité dans la gestion des affaires publiques.

Appel à la restitution des fonds
Un aspect marquant de l’engagement du CNPAV est son plaidoyer en faveur de la restitution des fonds corrompus. Lors d’une conférence de presse du 30 octobre 2025, le porte-parole, Jean-Claude Mputu, a appelé le gouvernement suisse à restituer 150 millions de dollars, somme d’amende acquittée par Glencore pour corruption. Ces fonds, issus de pratiques douteuses associées à l’homme d’affaires israélien Dan Gertler, pourraient avoir un impact significatif sur les communautés congolaises touchées par la corruption.
Dirk Shaka, le coordonnateur national, a souligné l’importance de ces fonds pour les victimes congolaises, précisant qu’ils ne devraient pas transiter par le gouvernement congolais, mais être redistribués directement aux organisations locales ou aux mécanismes de compensation. Cette position est vitale, garantissant que l’aide parvienne vraiment à ceux qui en ont besoin, au lieu de se perdre dans les rouages d’une administration souvent critiquée pour son opacité.
Ce plaidoyer met en lumière les enjeux d’une corruption systémique en RDC, où les ressources naturelles sont souvent exploitées au détriment des populations locales. En agissant ainsi, le CNPAV ne se contente pas de signaler les abus, mais propose également des solutions concrètes pour améliorer la situation des Congolais.

Documentation et sensibilisation
Outre ses actions de plaidoyer, le CNPAV joue un rôle crucial dans la documentation des cas de corruption via sa revue « Kanyaka Rushwa ». Cette publication révèle les affaires non résolues et informe le public sur les enjeux de la corruption. En fournissant des données et des analyses, le CNPAV favorise une meilleure compréhension des mécanismes de corruption et de leurs conséquences sur le développement du pays.
La revue constitue également un outil précieux pour les chercheurs, journalistes et activistes, leur permettant d’accéder à des informations fiables et vérifiées. Ainsi, le CNPAV s’inscrit dans une volonté de transparence et d’éducation, essentielles pour renforcer la lutte anticorruption en RDC.
En s’appuyant sur des études de cas et des témoignages, la coalition parvient à créer un récit captivant autour de cette lutte. Cela sensibilise le public et mobilise des soutiens, tant au niveau national qu’international. Car, la lutte contre la corruption requiert une mobilisation collective et une prise de conscience des enjeux en jeu.
Vers une gouvernance responsable
Le travail de la Coalition « Le Congo n’est pas à vendre » illustre parfaitement comment la société civile peut jouer un rôle déterminant dans la lutte contre la corruption. En promouvant l’intégrité, plaidant pour la restitution des fonds et documentant les abus, le CNPAV contribue à instaurer une culture de responsabilité et de transparence en RDC.
Cependant, les défis demeurent nombreux. La corruption est profondément enracinée dans les structures politiques et économiques du pays. Le chemin vers une gouvernance responsable est semé d’embûches. Néanmoins, l’engagement du CNPAV et d’autres acteurs de la société civile suscite une lueur d’espoir pour un avenir meilleur.
Alors que la RDC se prépare à accueillir la deuxième édition du prix Kanyaka, une question se pose : comment les Congolais peuvent-ils continuer à s’engager dans cette lutte cruciale ? Quelles mesures supplémentaires peuvent être mises en place pour garantir que les voix des victimes de la corruption soient entendues et que justice soit rendue ? Ces questions méritent réflexion, car elles touchent au cœur des enjeux de la gouvernance et de la démocratie en République Démocratique du Congo.


