Le dossier de l’agression du jeune Waren, qui a profondément ému le pays, vient de connaître un tournant majeur. La juge Ndondo Ngossa Leïla Charlène, en charge de l’affaire, a été dessaisie par la hiérarchie judiciaire. Une décision lourde de sens, qui survient à la suite de vives critiques sur sa gestion du dossier et de soupçons de faveur accordée aux accusés, fils de familles influentes.
Un comportement qui a choqué

Selon plusieurs sources proches du dossier, la magistrate aurait reçu les parents des mis en cause, tout en écartant ceux de la victime, un geste perçu comme une marque de partialité.
Pire encore, elle aurait interrompu la procédure, invoquant une coupure d’électricité, alors que la poursuite manuelle du dossier restait possible.
Une vague d’indignation nationale
Des agissements jugés inacceptables par l’opinion publique, déjà indignée par les premières sanctions prononcées contre les deux jeunes agresseurs : dix jours et six jours de prison seulement, malgré la gravité des faits.
Ces décisions ont déclenché une vague de colère inédite. Sur les réseaux sociaux, le hashtag #JusticePourWaren a envahi les plateformes, fédérant des milliers de messages de soutien au jeune lycéen agressé et à sa famille.
Pour beaucoup, cette affaire symbolise l’impunité des élites et le déséquilibre persistant entre citoyens ordinaires et “enfants de la République”. Les Gabonais réclament désormais une justice forte, égale pour tous, et débarrassée de toute influence.
Le Président de la République réagit avec fermeté

Face à la montée de l’indignation, le Président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, est sorti de son silence. Dans un ton empreint de fermeté, il a rappelé sa vision d’une “tolérance zéro face à la violence et à l’impunité”.
“L’école doit redevenir un lieu de respect et de sécurité. J’exhorte la justice à faire preuve d’une rigueur exemplaire et à ne céder à aucune pression”, a-t-il déclaré.
Des mots forts, qui traduisent une volonté assumée de restaurer la crédibilité de l’institution judiciaire et de réaffirmer l’autorité de l’État face aux privilèges injustifiés.
Un signal fort pour la justice Gabonaise

Le dessaisissement de la juge Ndondo Ngossa n’est pas un simple acte administratif. Il marque un tournant historique dans la quête d’une justice plus équitable au Gabon.
Pour certains juristes, cette décision envoie un message clair “Plus aucun nom, plus aucune position sociale ne doit désormais placer quelqu’un au-dessus de la loi,” confie un avocat au barreau de Libreville.
L’affaire Waren devient ainsi le symbole d’un sursaut national ;celui d’un peuple exigeant justice, d’un pouvoir soucieux de transparence, et d’une institution judiciaire sommée de se réinventer.


