Une marque européenne au cœur du scandale
Une tempête culturelle secoue le Gabon. La marque européenne Keur Amy Langseth est accusée de s’approprier des masques Kota, symboles spirituels gabonais, pour orner des sacs de luxe vendus à prix d’or. Ces œuvres sacrées, autrefois gardiennes des ancêtres, sont ainsi transformées en accessoires de mode occidentale.
Sur les réseaux sociaux, la colère monte. Les internautes gabonais dénoncent une profanation du patrimoine national et un pillage culturel déguisé en hommage artistique.
L’art africain célébré… ou confisqué ?

Fondée par Amy Langseth, la marque se défend. Elle affirme vouloir “célébrer la beauté et la diversité de l’art africain”. Pourtant, aucun accord officiel ni compensation n’a été prévu avec les autorités gabonaises.
Les critiques dénoncent une hypocrisie commerciale où l’esthétique supplante le respect culturel.
“Nos œuvres d’art ne sont-elles pas protégées ? Peut-on vraiment s’en emparer librement ?”
s’interroge une voix gabonaise sur X (ex-Twitter).
Les vidéos publicitaires de la marque, diffusées sur TikTok, ont rendu la controverse virale. Pour beaucoup, ce scandale symbolise la fragilité des trésors africains face à la marchandisation du sacré.
Un patrimoine sans défense juridique

Cette affaire met en lumière un vide juridique persistant : le manque de mécanismes de protection du patrimoine immatériel africain.Tandis que d’autres en font un luxe, les peuples gardiens de ces symboles voient leur héritage déraciné et exploité sans retour ni reconnaissance.
Le cas des masques Kota n’est pas isolé : sculptures fang, bronzes béninois ou tissus traditionnels sont souvent reproduits sans autorisation, privant les pays d’origine de toute valorisation légitime.
Les autorités gabonaises appelées à agir

Face à la colère grandissante, de nombreuses voix au Gabon appellent désormais le ministère de la Culture à réagir.
Il s’agit, disent-elles, de protéger l’identité nationale et de préserver l’intégrité des symboles culturels gabonais sur la scène internationale.
“Ce qui est en jeu, c’est notre mémoire, notre dignité, notre histoire”, souligne un artiste de Libreville.Une réponse rapide du gouvernement est attendue, afin de mettre fin à ce qui s’apparente à un pillage moderne sous couvert d’admiration artistique.
Un symbole d’un malaise plus profond

Au-delà de la polémique, cette affaire illustre un paradoxe ancien : l’Afrique inspire le monde, mais rarement en tire profit.
Le masque Kota, jadis protecteur des ancêtres, devient le miroir d’une blessure culturelle, celle d’un continent admiré pour son art, mais trop souvent oublié lorsqu’il s’agit de reconnaissance et de respect. https://www.union.sonapresse.com/fr/masques-kota-detournes-le-patrimoine-culturel-gabonais-sexporte-sans-autorisation


