Arrestation du Professeur Jean Calvin Aba’a Oyono : Un Abus de Pouvoir ?

Contexte de l’arrestation
Le 25 octobre 2025, le professeur Jean Calvin Aba’a Oyono a été arrêté à son domicile à Yaoundé par des agents de la sécurité en civil. Son interpellation survient dans un climat politique tendu au Cameroun, où la répression des opposants au régime suscite de vives inquiétudes. Aba’a Oyono, fervent soutien d’Issa Tchiroma Bakary, a été victime de violences au moment de son arrestation, provoquant la colère de nombreux observateurs et acteurs politiques.
Avant d’être appréhendé, le professeur avait déjà été expulsé de Garoua, où il se trouvait pour rencontrer Tchiroma Bakary. Ce retour forcé à Yaoundé a été perçu comme une volonté de réduire au silence les voix dissidentes. Dans une interview accordée à Vox Africa, il avait exprimé son indignation face à la militarisation croissante de la capitale, une situation qui exacerbe les tensions en amont de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle.
Cette arrestation s’inscrit dans une série d’interpellations, touchant aussi d’autres soutiens de Tchiroma, tels qu’Anicet Ekane et Djeukam Tchameni. Cela renforce l’idée d’une répression orchestrée par les autorités, soulevant de sérieuses interrogations sur la liberté d’expression et le droit à la dissidence au Cameroun.

Réactions et dénonciations
Le lendemain de l’arrestation de son soutien, Issa Tchiroma Bakary a qualifié ces actes d’abus de pouvoir. Sur les réseaux sociaux, il a affirmé que l’arrestation d’Aba’a Oyono était liée à son refus de négocier en son nom. Tchiroma a mis en exergue des incohérences dans les actions des autorités, notamment l’interpellation de membres de l’Union pour le changement, également réticents à des négociations.
Son discours s’inscrit dans une dynamique plus large de mécontentement face à la répression en cours. Selon Tchiroma, le peuple camerounais, épuisé par la répression, aspire à un changement. Il a appelé la communauté internationale à réagir, soulignant que ces arrestations ne constituent pas seulement des atteintes à des individus, mais un affront à la démocratie même.
Le professeur Vincent Sosthène Fouda a également exprimé son indignation. Il a décrit l’arrestation d’Aba’a Oyono comme brutale et infondée, insistant sur le fait qu’un universitaire engagé devrait être dans le débat public, pas derrière les barreaux. Fouda a appelé à la libération immédiate d’Oyono et des autres leaders politiques interpellés, dénonçant les dérives inquiétantes d’un régime qui gouverne par la peur plutôt que par la légitimité.

Implications et perspectives d’avenir
Les arrestations récentes, dont celle du professeur Aba’a Oyono, mettent en lumière une dynamique préoccupante au Cameroun. Rebecca Enonchong, femme d’affaires influente et voix de la société civile, souligne que ces actions révèlent non pas la force du régime, mais son affaiblissement après une défaite électorale. Elle met en garde que cette répression pourrait conduire à une escalade des tensions et à une instabilité accrue.
Ces interventions, qui précèdent une manifestation visant à réclamer la vérité des urnes, montrent que le régime craint une mobilisation populaire. En effet, la répression des voix dissidentes pourrait avoir des conséquences durables sur la stabilité politique du pays. Les citoyens, de plus en plus conscients de leurs droits, pourraient être poussés à s’engager davantage dans la lutte pour la démocratie.
La situation actuelle soulève des interrogations essentielles sur l’avenir du Cameroun. Les arrestations arbitraires et l’utilisation instrumentalisée de la justice par le pouvoir alimentent des inquiétudes quant à la pérennité du régime en place. Alors que le peuple camerounais aspire à un changement, la question demeure : jusqu’où les autorités iront-elles pour maintenir leur pouvoir ? Et quelles seront les répercussions de cette répression sur la société civile et la démocratie au Cameroun ?


