Critiques d’Abba Aboubakar sur la Transition Politique au Cameroun

Un projet controversé
Dans sa lettre ouverte du 17 octobre 2025, Abba Aboubakar exprime de vives réserves face au projet de transition politique proposé par Issa Tchiroma, candidat du Fsnc à l’élection présidentielle de 2025. Bien que cette initiative semble ambitieuse, Aboubakar estime qu’elle présente des insuffisances qui pourraient compromettre la légitimité du processus électoral. Il remet en question la capacité de Tchiroma à apporter un changement authentique, arguant que son projet pourrait échouer à satisfaire une population avide de renouveau.
Les critiques d’Aboubakar ne s’arrêtent pas à la personnalité de Tchiroma ; elles englobent également la structure même de la transition. Il soulève des problèmes liés à un cadre légal qui semble supplanter la constitution actuelle. Cette situation pose des questions sur la validité des lois ayant permis la candidature de Tchiroma, créant ainsi un risque de crise de légitimité au sein du processus électoral. En d’autres termes, Aboubakar redoute que cette transition ne soit qu’un simple vernis pour préserver le statu quo, plutôt qu’une démarche véritablement novatrice.
Pour appuyer ses dires, il fait référence à des exemples historiques, où des transitions politiques ont échoué à établir une démocratie durable, souvent à cause d’un manque de transparence. Cette analyse critique met en exergue les défis auxquels le Cameroun est confronté dans sa recherche d’une gouvernance démocratique.

Une alliance problématique
Un autre aspect de la critique d’Aboubakar concerne le rapprochement entre Anicet Ekane et Issa Tchiroma. Il qualifie cette alliance de « contre-nature », suggérant qu’elle pourrait nuire à l’unité des forces politiques en quête de changement. Cette affirmation soulève des interrogations sur la stratégie politique de ces leaders et son impact potentiel sur le paysage politique camerounais.
En effet, l’alliance pourrait être perçue comme une tentative de rassembler des forces opposées en vue de créer une alternative au régime en place. Cependant, Aboubakar met en garde sur les dangers d’une telle coalition, arguant qu’elle risque de diluer les idéaux qui motivent les mouvements de changement. Il souligne que la crédibilité de ces acteurs pourrait être mise à mal si leurs alliances apparaissent comme opportunistes plutôt que comme des engagements sincères envers le peuple.
Cette critique rejoint les préoccupations exprimées par d’autres politiques et analystes, qui craignent que des alliances fondées sur des intérêts personnels ne parviennent pas à mobiliser un soutien populaire solide. La question reste donc ouverte : cette alliance est-elle réellement bénéfique pour le Cameroun ou ne fait-elle qu’accroître le scepticisme envers les acteurs politiques ?

Vers une légitimité contestée
La légitimité du cadre légal de la transition est un aspect fondamental de l’analyse d’Aboubakar. Il soutient que la transition, telle qu’elle est conçue, pourrait saper les fondements de la démocratie camerounaise. En mettant en question la constitution et les lois en vigueur, il soulève des préoccupations concernant la possibilité d’une gouvernance transparente et responsable.
Cette remise en question pourrait gravement affecter la confiance du public dans le processus électoral. Les citoyens, déjà fatigués par des décennies de gouvernance contestée, pourraient percevoir cette transition comme une manœuvre destinée à maintenir le pouvoir actuel, plutôt qu’un véritable effort pour instaurer une démocratie participative.
Les conséquences de cette analyse sont considérables. Si la transition politique échoue à établir une légitimité solide, elle risque de provoquer un mécontentement général et une désaffection des électeurs. Cela soulève des questions cruciales sur l’avenir politique du Cameroun : comment concevoir un cadre légal respectant les lois existantes tout en répondant aux aspirations du peuple ?
Les critiques d’Abba Aboubakar sur la transition politique au Cameroun mettent en lumière des enjeux essentiels pour l’avenir démocratique du pays. Alors que les acteurs politiques évoluent dans un paysage complexe, il est impératif de réfléchir à la manière de garantir une transition véritablement légitime, à l’écoute des aspirations du peuple camerounais.


