Renaissance de l’eau à Mbuji-Mayi

Un retour à la normalité
Après plus d’une décennie de pénurie, l’accès à l’eau potable à la prison centrale de Mbuji-Mayi a été rétabli. Cet événement marque un tournant significatif dans la vie des détenus. La directrice de l’établissement, Marguerite Mbelu, a exprimé sa satisfaction le 11 octobre 2025. Grâce à un robinet installé à proximité, les détenus peuvent désormais s’hydrater eux-mêmes. Ce changement, bien que modeste en apparence, a une influence profonde sur leur qualité de vie.
Avant ce rétablissement, la situation était catastrophique. Pendant plus de dix ans, les détenus avaient été privés d’eau potable en raison de dégradations sur la tuyauterie. La MONUSCO, mission des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo, avait temporairement fourni de l’eau par camions citernes depuis 2007, mais cette aide avait pris fin avec leur départ. Les conséquences étaient tragiques, touchant à la fois la santé et le bien-être psychologique des détenus.
Avec le retour de l’accès à l’eau, les détenus retrouvent une dignité perdue. Ils ont enfin la possibilité de boire correctement et d’améliorer leurs conditions d’hygiène, essentielles pour prévenir les maladies. L’eau potable est un droit fondamental, et son absence prolongée a accentué les souffrances vécues dans ces murs de fer.

Des économies et une meilleure qualité de vie
Le rétablissement de l’eau potable a aussi des conséquences économiques pour la prison. Avant cette amélioration, Marguerite Mbelu devait débourser une somme considérable pour acheter 60 bidons d’eau par jour, une charge financière lourde pour l’établissement. Cette situation affectait non seulement les finances de la prison, mais elle accroissait également la souffrance des détenus, qui devaient se contenter d’une eau de qualité douteuse.
Désormais, avec l’eau accessible, la directrice peut réaffecter des ressources à d’autres besoins vitaux, tels que l’amélioration de la nourriture et des soins médicaux. Cela contribue à créer un environnement plus sain et plus humain. À présent, les repas peuvent être préparés avec de l’eau potable, améliorant ainsi la qualité nutritionnelle et réduisant les risques de maladies d’origine hydrique.
Sur le plan psychologique, cette amélioration a des effets positifs. Les détenus, en accédant à de l’eau potable, ressentent une forme de réhabilitation. Cela peut diminuer les tensions au sein de la prison et favoriser un climat plus serein, essentiel pour leur réinsertion future dans la société.

Un modèle à suivre pour d’autres établissements
Le cas de la prison centrale de Mbuji-Mayi pourrait servir de modèle pour d’autres établissements pénitentiaires en République Démocratique du Congo et au-delà. La gestion de l’eau dans de nombreuses prisons d’Afrique subsaharienne demeure préoccupante et souvent négligée par les autorités. Le rétablissement de l’accès à l’eau potable à Mbuji-Mayi prouve qu’avec des efforts concertés, des améliorations significatives peuvent être atteintes.
Des experts en droits de l’homme et en gestion pénitentiaire soulignent l’importance d’assurer des conditions de vie dignes pour les détenus. L’accès à l’eau potable est une composante essentielle de cette dignité. Des études montrent que des conditions de vie améliorées peuvent réduire la récidive et favoriser la réhabilitation des détenus.
Il est crucial que les gouvernements et les ONG prennent la mesure de ce défi et agissent en conséquence. L’exemple de Mbuji-Mayi pourrait inciter d’autres établissements à investir dans des infrastructures durables, garantissant l’accès à l’eau, un droit humain fondamental.
Alors que la prison centrale de Mbuji-Mayi célèbre cette avancée, il est pertinent de se questionner : quelles autres mesures peuvent être mises en œuvre pour améliorer les conditions de vie des détenus dans le pays ? Comment garantir que cette situation ne demeure pas un cas isolé, mais marque le début d’une transformation plus large du système pénitentiaire congolais ?


