Alors que les législatives et locales du 27 septembre 2025 ont révélé de nombreuses irrégularités dans certaines circonscriptions, la sortie du vice-président Séraphin Moundounga soulève une interrogation : était-il nécessaire de se prononcer publiquement à ce moment précis ?
Un discours en décalage avec les faits

Dans son allocution du 29 septembre, Moundounga a salué un taux de participation de 53 % et affirmé que le scrutin s’était déroulé correctement dans 98 % des bureaux de vote, qualifiant les critiques de l’opposition de « discours de haine ». Pourtant, sur le terrain, plusieurs rapports et témoignages font état de problèmes sérieux : bourrages d’urnes, intimidations et irrégularités dans le dépouillement. Cette discordance entre sa déclaration et la réalité observée interroge sur la pertinence de sa prise de parole.
La réaction de l’ancien Premier ministre

Face à cette sortie, l’ancien Premier ministre Raymond Ndong Sima, actuellement à l’étranger, s’est également prononcé pour contester fermement les propos du vice-président. Il a dénoncé un discours qui, selon lui, ne reflète pas la réalité du scrutin et promet d’organiser un point de presse dès son retour au Gabon afin d’apporter sa propre version des faits et de répondre aux interrogations des citoyens.
Une question de cohésion nationale

Certains analystes estiment que, face à ces irrégularités, la priorité aurait été de proposer une reprise des votes dans les circonscriptions concernées. Cela aurait permis de renforcer la crédibilité du processus électoral et d’apaiser les tensions. Au lieu de cela, le vice-président a choisi de minimiser les incidents, ce qui pourrait fragiliser davantage la confiance des citoyens et nourrir le ressentiment de l’opposition.
Entre rôle institutionnel et posture politique

En tant que vice-président, Moundounga devrait incarner l’unité nationale et veiller à la cohésion post-électorale. Sa sortie, jugée par certains comme partisane, semble davantage relever de la défense du scrutin que d’une démarche de réconciliation ou de régularisation. Dans un contexte où la transparence et la crédibilité sont cruciales, un silence stratégique ou un appel clair à la reprise des votes aurait peut-être été plus approprié.
Conclusion

La question se pose désormais : le vice-président a-t-il contribué à apaiser les tensions ou a-t-il aggravé les divisions ? Avec la réaction imminente de l’ancien Premier ministre, la situation politique reste tendue, et la priorité devrait être donnée à des mesures concrètes pour rectifier les irrégularités constatées et garantir un scrutin véritablement équitable.


