La Ve République ou les Élections de la Honte ?
Les législatives et locales de 2025 resteront, à n’en pas douter, comme une tache indélébile sur le visage de notre démocratie. Alors que l’élection présidentielle d’avril dernier a été un franc succès au vu de l’organisation , ce scrutin lui aussi, censé incarner la voix du peuple, se serait transformé en une mascarade électorale, orchestrée au mépris de toute légalité républicaine par le parti au pouvoir, l’Union Démocratique du Bâtisseur (UDB).
Dès les premières heures du vote, les fraudes ont fusé, visibles, flagrantes, systématiques.

Bulletins manquants, cartes contradictoires, électeurs désorientés, listes truquées… Le chaos n’était pas une dérive ponctuelle mais une stratégie. À Kango, le candidat Eric Boussougou (FDS) dénonce la disparition pure et simple des bulletins de sa liste, pourtant validée. Même scénario à Dienga, où Georges Bruno Ngoussi, candidat indépendant, découvre que son nom est tout bonnement effacé des bulletins dans plusieurs bureaux de vote. Effacement délibéré ? Sabotage ? Tout pointe dans la même direction : une volonté manifeste d’éliminer toute concurrence.
Dans la Dola, la situation vire à la farce dictatoriale. La veille du scrutin, alors que les listes officielles n’étaient même pas encore publiées, le préfet, avec l’aide de son épouse, distribuait des cartes d’électeurs au compte-gouttes, en dehors de toute procédure légale. Pire encore : à Ndendé, des procurations n’étaient délivrées qu’aux seuls soutiens de l’UDB. Preuves photographiques à l’appui, plusieurs témoins confirment cette violation grave des règles du jeu démocratique.

À Doussala, quand la presse tente de faire son travail, elle est muselée sans vergogne. Les journalistes de Renaissance TV et du journal L’Union, pourtant accrédités, sont refoulés par le préfet, qui affirme n’avoir reçu « aucune instruction » pour autoriser les médias à filmer. Une démocratie qui empêche les caméras d’entrer dans les urnes est une démocratie morte.
Cerise sur le gâteau : vers 15 heures, près de 80 bus arrivent à Libreville, remplis de votants convoyés massivement pour soutenir l’UDB. Fraude massive ou opération de gonflement artificiel du vote ? Les images parlent d’elles-mêmes : une “remontada” électorale planifiée.
Le ministre de l’Intérieur, Hermann Immongault, les regards sont désormais tournés vers lui. Il doit des comptes au peuple, à la République, à l’histoire.
Nous assistons à un moment de grande trahison nationale. Ce ne sont pas des élections, mais une prise d’otage du processus démocratique. À ce rythme, la Ve République bascule dans l’illégitimité pure et simple.
Des recours seront déposés. Mais la question est posée : que reste-t-il de notre démocratie ? Que dit le Président de la République ?


