Vital Kamerhe a annoncé sa démission de la présidence de l’Assemblée nationale de la République Démocratique du Congo (RDC). Cette décision intervient à la veille d’une plénière cruciale visant à examiner une série de pétitions déposées par des députés de la coalition présidentielle, l’Union sacrée de la nation. Ces pétitions dénonçaient une gestion opaque et un éloignement des priorités du président Félix Tshisekedi.
Un départ anticipé face à la pression parlementaire

La démission de Vital Kamerhe a été présentée comme un geste de responsabilité envers les institutions du pays. Devant la Conférence des présidents, il a déclaré : « J’ai décidé devant 110 millions de Congolais que ma petite personne ne doit pas bloquer une grande institution, comme l’Assemblée nationale. » Cette annonce a mis fin à plusieurs semaines de tensions internes au sein de la chambre basse du Parlement.
Le président Félix Tshisekedi, actuellement en déplacement à New York, a réagi en qualifiant la situation de « cuisine interne » à l’Assemblée nationale. Il a exprimé son soutien à Vital Kamerhe, le qualifiant de « frère » et d’« allié politique », tout en soulignant que la démission relevait d’une dynamique interne au Parlement.
Les réseaux sociaux : révélateurs d’un malaise

La démission de Vital Kamerhe a suscité une vague de réactions sur les réseaux sociaux, reflétant les divisions au sein de la classe politique congolaise. Certains internautes ont salué ce geste comme un acte de dignité et de respect des institutions, tandis que d’autres y ont vu une fuite en avant pour échapper à une procédure de destitution imminente.
Des publications sur X (anciennement Twitter) ont mis en lumière des opinions divergentes, certains exprimant leur soutien à Kamerhe, tandis que d’autres critiquaient sa gestion et son éloignement des idéaux de la coalition présidentielle.
Un parcours politique marqué par les retournements

Ancien ministre de l’Économie et leader du parti Union pour la Nation Congolaise (UNC), Vital Kamerhe a déjà occupé le poste de président de l’Assemblée nationale entre 2006 et 2009. Après une condamnation en 2020 pour détournement de fonds, annulée en appel en 2022, il est revenu sur la scène politique en 2024 en étant élu président de l’Assemblée nationale dans le cadre de la coalition « Union sacrée de la nation ».
Ce retour en politique avait été perçu comme un signe de réconciliation avec le président Tshisekedi, mais la démission de Kamerhe soulève des questions sur la solidité de cette alliance et sur les tensions internes au sein de la coalition.
Perspectives : vers une recomposition politique ?
La démission de Vital Kamerhe ouvre la voie à une nouvelle configuration politique au sein de l’Assemblée nationale. Elle pourrait entraîner des remaniements au sein de la coalition présidentielle et redéfinir les rapports de force entre les différents acteurs politiques. Les prochaines semaines seront déterminantes pour observer l’évolution de la situation et les éventuelles conséquences sur la stabilité du gouvernement de l’Union sacrée de la nation. https://www.bbc.com/afrique/articles/c3w590l518jo


