La récente révélation de la demande de nationalité anglaise par Noureddine Bongo Ondimba soulève une onde d’indignation au sein de l’opinion publique gabonaise. Ce geste, présenté comme un repositionnement stratégique, résonne avant tout comme un acte d’ingratitude envers un pays qui l’a porté, protégé et largement façonné son parcours.
Un repli personnel aux allures de rupture politique

En exprimant, dans une interview accordée en anglais, son souhait de s’ancrer juridiquement au Royaume-Uni, l’ancien dauphin présumé du régime déchu de Libreville envoie un signal clair : celui d’un détachement assumé vis-à-vis de l’héritage paternel et d’une fuite vers un refuge occidental. Cette aspiration, qui dépasse le simple choix administratif, apparaît comme une mise à distance de l’histoire qui l’a vu naître et grandir, au moment même où le Gabon poursuit sa marche vers la reconstruction nationale.
Le 30 août 2023, une libération qui redonne sens à la Nation

Pour beaucoup de Gabonais, cette démarche est d’autant plus choquante qu’elle intervient à peine deux ans après le coup de libération du 30 août 2023, qui a marqué la fin d’un demi-siècle de pouvoir dynastique. Cette date historique a ouvert une ère de renouveau démocratique, où le peuple, longtemps muselé, a retrouvé sa voix et ses espoirs. Alors que le pays s’emploie à tourner la page d’un système hérité de sa propre famille, Noureddine Bongo choisit, lui, de tourner le dos à la terre qui lui a tout donné, préférant s’ériger en citoyen du monde plutôt qu’en acteur de la réconciliation nationale.
Un symbole de la nécessité du changement

L’attitude de l’ancien prince héritier illustre, mieux que tout discours, l’urgence du sursaut qui a conduit à la transition actuelle. Elle rappelle que le coup de libération n’était pas seulement une rupture politique, mais une réponse vitale à un mode de gouvernance marqué par le repli clanique, l’aveuglement et l’accaparement du destin collectif. La demande de nationalité anglaise de Noureddine Bongo apparaît dès lors comme la preuve éclatante que l’ancien système n’avait plus rien à offrir au peuple gabonais.
Entre oubli des racines et leçon pour l’avenir

En revendiquant une identité hybride, Noureddine Bongo semble chercher dans l’Occident un salut individuel que son pays, selon lui, ne pourrait plus lui apporter. Mais ce choix, perçu comme une fuite, ne saurait effacer la mémoire d’un peuple ni l’héritage d’un 30 août 2023 qui restera, pour les générations futures, le symbole d’un Gabon libéré des tutelles familiales et des ambitions personnelles.
Conclusion
Le geste de Noureddine Bongo n’est pas seulement une affaire privée ; il s’agit d’un acte politique lourd de sens. Il met en lumière la justesse du réveil populaire qui, en août 2023, a permis au Gabon de se réapproprier son destin. Face à l’ingratitude d’un héritier qui préfère l’exil doré à la réconciliation nationale, le peuple gabonais est plus que jamais appelé à préserver les acquis de sa libération. https://www.rfi.fr/fr/afrique/20250925-gabon-le-fils-du-pr%C3%A9sident-d%C3%A9chu-d%C3%A9taille-dans-un-m%C3%A9dia-britannique-ses-accusations-de-torture


