De nouvelles révélations pourraient ébranler le palais présidentiel
Selon une source anonyme, des informations inédites raviveraient l’affaire SATRAM, déjà révélée en 2018 par la journaliste Anne Marie Dworaczek-Bendome sur Mediapart. L’actuel collaborateur du Président de la République, Jean-Pierre Oyiba, ancien ministre et figure politique influente, aurait bénéficié, avec trois proches, de séjours de luxe au Maroc qui auraient été financés par DRAPOR, filiale du groupe gabono-marocain SATRAM-EGCA, alors en grande difficulté financière.
Des voyages qui auraient été financés par une entreprise en faillite

Les documents évoqués par cette source laisseraient penser que Jean-Pierre Oyiba, accompagné de Bruno Okikadi, Steeves Mangama et Gaston Ndoumba, aurait profité de séjours dans des hôtels haut de gamme marocains, tous frais payés. Ces avantages supposés auraient été accordés au moment où SATRAM-EGCA, confrontée à d’importantes dettes et à un redressement judiciaire, chercherait à préserver ses intérêts au Gabon, laissant craindre d’éventuelles contreparties liées à des marchés publics.
Un imbroglio financier toujours opaque

Toujours selon la même source, la société SATRAM-EGCA aurait connu une descente aux enfers après le décès de ses fondateurs, ouvrant une guerre de succession. Des transferts d’avoirs, évalués à plusieurs milliards de francs CFA, auraient été opérés vers l’étranger sous l’influence de l’homme d’affaires Mustapha Aziz, déjà cité en 2018 pour ses manœuvres controversées. Ces opérations auraient aggravé les difficultés des salariés, certains accumulant jusqu’à douze mois d’arriérés de salaire.
Une affaire qui pourrait tester la volonté politique

Dans un Gabon désormais dirigé par un gouvernement élu, la réouverture de ce dossier constituerait, selon la source, un test crucial pour la promesse de tolérance zéro face à la corruption. Si ces nouvelles pièces venaient à être authentifiées, elles pourraient pousser la justice à enquêter sur les liens entre DRAPOR, SATRAM-EGCA et Jean-Pierre Oyiba, aujourd’hui membre du cercle rapproché du Chef de l’État.
Pour l’heure, aucune procédure officielle n’aurait été annoncée, mais l’éventualité d’une enquête pourrait raviver les débats sur l’égalité de traitement des personnalités politiques devant la loi. https://blogs.mediapart.fr/amdb/blog/180618/affaire-satram-corruption-les-collusions-de-jean-pierre-oyiba


