Centralisation des Concours Nationaux au Cameroun
Une Concentration Géographique Inégale
La centralisation des concours nationaux à Yaoundé soulève des questions majeures quant à l’égalité des chances au Cameroun. La plupart des concours prestigieux, comme l’École Nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM), l’École Militaire Interarmées (EMIA) et l’Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC), se déroulent exclusivement dans la capitale. Cette situation désavantage considérablement les jeunes des régions septentrionales, confrontés à des défis financiers et logistiques pour atteindre Yaoundé.
Ces jeunes, souvent issus de milieux moins favorisés, n’ont pas accès aux mêmes ressources que ceux des zones urbaines telles que Bastos ou Essos. Les frais de transport, d’hébergement et de préparation aux concours peuvent vite devenir exorbitants. Ainsi, cette centralisation accentue les inégalités existantes, favorisant les candidats issus de milieux plus aisés, capables de se déplacer et de se préparer dans des conditions idéales.
Ce phénomène, ancré dans l’histoire, a souvent été perçu comme un moyen de centraliser le contrôle et l’administration du pays depuis la capitale. Malheureusement, cette approche néglige souvent les besoins spécifiques des régions éloignées, exacerbant les disparités socio-économiques du pays.
Appel à la Décentralisation
Face à ces enjeux, le journaliste Lazare Kolyang plaide pour une décentralisation véritable, ancrée dans des actions concrètes plutôt que des discours politiques. Délocaliser les concours vers d’autres régions, notamment le Nord, pourrait favoriser une plus grande inclusion et garantir une meilleure représentation des jeunes issus de ces zones. Cela nécessiterait la création de nouvelles administrations régionales et l’implantation de structures de formation adaptées aux réalités locales.
Des exemples de décentralisation réussie dans d’autres pays illustrent comment cette approche peut être bénéfique. En France, par exemple, des concours sont organisés dans différentes régions, garantissant un accès équitable aux candidats. Une telle initiative pourrait être envisagée au Cameroun, permettant à chaque jeune, peu importe son lieu de résidence, d’avoir une chance égale de réussir.
En outre, la décentralisation pourrait stimuler un développement plus équilibré du pays. En investissant dans les infrastructures et les établissements d’enseignement dans les zones moins urbanisées, le gouvernement peut dynamiser l’économie locale et freiner l’exode rural, souvent causé par le manque d’opportunités.
Implications pour l’Avenir
À l’approche des élections présidentielles du 12 octobre, chaque vote sera un appel à une gouvernance plus proche des citoyens et à une décentralisation authentique. Les électeurs doivent réfléchir aux conséquences de la centralisation des concours sur l’avenir de la jeunesse camerounaise. Une décentralisation réelle pourrait non seulement améliorer l’égalité des chances, mais aussi renforcer la cohésion nationale en permettant à chaque région de contribuer au développement du pays.
Les enjeux sont donc vastes : il s’agit de questions d’équité, de justice sociale et de développement durable. Les décideurs politiques se doivent de considérer ces réalités pour garantir que les jeunes, qu’ils viennent du Nord ou d’autres régions, puissent aspirer à un avenir meilleur.
En somme, la centralisation des concours nationaux à Yaoundé pose un défi crucial pour l’égalité des chances au Cameroun. Si elle est mise en œuvre efficacement, la décentralisation pourrait transformer le paysage éducatif et professionnel du pays, offrant à tous les jeunes l’opportunité de réaliser leurs ambitions. Quelles mesures concrètes seront proposées pour aborder ces enjeux essentiels ?
