Insécurité à Libreville : Les enjeux de la montée des milices

Un climat d’insécurité croissant
À Libreville, capitale du Gabon, la détérioration sécuritaire atteint des niveaux alarmants. Samy Boucalt, un ex-détenu qui s’est autoproclamé « chef d’État-major des Mapanes », impose sa loi dans plusieurs quartiers. Son ascension a coïncidé avec le départ vers l’Europe de Gaël Koumba Ayoune. Boucalt cible principalement les commerçants béninois, instaurant un climat de peur et de violence.
Les tensions s’intensifient entre communautés gabonaise et béninoise, aggravées par des incidents violents à Lambaréné en août 2025. Ces événements révèlent non seulement l’inaction des autorités, mais aussi une fragile cohésion nationale. Les commerçants béninois, souvent perçus comme des proies faciles, subissent des pressions croissantes, alimentant le ressentiment mutuel et exacerbant les divisions ethniques.
Cette montée de l’insécurité dépasse des actes isolés. Elle remet en question la légitimité de l’État. Les forces de l’ordre, souvent jugées passives face aux abus de Boucalt, laissent les citoyens dans un état d’inquiétude. Cette impuissance menace la stabilité du pays.

Les conséquences sur la cohésion nationale
L’insécurité à Libreville a des implications profondes pour la cohésion nationale. Les actions de Boucalt, perçues comme une justice populaire, séduisent des jeunes désillusionnés. Les milices privées, en se substituant à l’État, remettent en question le monopole de la violence légitime, fondamental dans toute société organisée.
Des figures de la société civile, comme Bernard Christian Rekoula et l’artiste Pahé, lancent des appels à la mobilisation contre Boucalt. Leur message est clair : l’inaction des autorités, notamment celle de Brice Clotaire Oligui Nguema, n’est pas sans conséquences. Cela pourrait être considéré comme de la complicité, aggravant les tensions communautaires.
Les conséquences dépassent les heurts physiques. Elles engendrent un climat de méfiance généralisée, laissant les citoyens se sentir abandonnés. Ce ressentiment pourrait conduire à un repli identitaire, où l’individu cherche refuge dans sa communauté d’origine plutôt que dans la nation. Ainsi, la montée de l’insécurité à Libreville pourrait ébranler les bases mêmes de la nation gabonaise.

Vers une crise de confiance
La situation à Libreville soulève des interrogations sur l’avenir du Gabon. La passivité des forces de l’ordre face aux abus de Boucalt peut être interprétée comme une tolérance. Ce phénomène compromet non seulement la sécurité des Gabonais, mais pourrait également nuire aux relations diplomatiques avec le Bénin, intensifiant les tensions.
Les répercussions de cette insécurité s’étendent au-delà des frontières. Le Gabon, déjà aux prises avec des défis économiques et sociaux, pourrait voir l’émergence d’autres groupes revendiquant le pouvoir. Ce cycle de violence devient de plus en plus difficile à briser. Pour restaurer la confiance entre l’État et ses citoyens, une action rapide des acteurs politiques et sociaux est indispensable.
En somme, la montée de l’insécurité à Libreville, illustrée par les agissements de Samy Boucalt, représente un défi majeur pour la cohésion nationale. Les autorités doivent prendre la mesure de l’urgence et agir pour rétablir l’ordre et la confiance. Sans cela, le Gabon pourrait connaître une crise de confiance aux conséquences désastreuses.


