Aamron relâché mais toujours sous surveillance

La scène politique togolaise reste sous tension après la libération, vendredi soir, du rappeur Aamron, de son vrai nom Narcisse Essowè Tchalla. Arrêté dans la journée à son domicile de Lomé, l’artiste contestataire a été inculpé pour trouble aggravé à l’ordre public, appel au soulèvement populaire et incitation de l’armée à la révolte, avant d’être remis en liberté sous contrôle judiciaire.
Selon son avocat, Me Célestin Agbogan, cette mesure ne met pas fin aux poursuites, mais lui permet d’échapper pour l’instant à la détention préventive.
Cette arrestation fait écho à celle de mai dernier, qui s’était soldée par un internement forcé dans un hôpital psychiatrique et avait déclenché en juin des manifestations meurtrières, faisant au moins sept victimes selon des organisations de la société civile.
Marguerite Gnakadè inculpée et incarcérée

Dans le même temps, Marguerite Gnakadè, ex-ministre des Armées (2020-2022) et belle-sœur du président Faure Gnassingbé, a été inculpée et placée sous mandat de dépôt. Arrêtée le 17 septembre, cette figure critique du régime est poursuivie après avoir appelé publiquement à la démission du chef de l’État, sur fond de contestation populaire à Lomé en juin et juillet derniers.
Un pouvoir confronté à une contestation persistante

Ces deux affaires illustrent le climat de crispation politique qui règne au Togo. Entre interpellations de figures artistiques et poursuites contre d’anciens responsables gouvernementaux, les autorités semblent déterminées à museler les voix dissidentes à l’approche d’échéances électorales à haut risque.


