Il y a exactement 23 ans, la Côte d’Ivoire était secouée par un événement qui allait marquer profondément l’histoire politique du pays. Le 19 septembre 2002, le général Robert Guéï, ancien président de la République, était brutalement assassiné à Abidjan, lors du déclenchement de la première guerre civile ivoirienne.
Un destin politique tragique

Ancien chef militaire, Robert Guéï avait pris le pouvoir à la suite du coup d’État de Noël 1999, avant d’être évincé en 2000 par Laurent Gbagbo lors d’élections contestées. Ce jour de septembre 2002, Guéï se rendait au siège de la télévision nationale pour, selon certaines sources, se proclamer à nouveau chef de l’État. Mais il ne rejoindra jamais l’antenne : exécuté par des militaires loyaux au régime en place, son assassinat fut le signal tragique d’un conflit qui allait plonger la nation dans la guerre civile.
Des circonstances toujours floues

Malgré les années, les circonstances exactes de sa mort demeurent partiellement obscures. Si plusieurs témoignages évoquent une exécution ciblée par des forces loyales à Gbagbo, d’autres insistent sur des rivalités internes au sein de l’armée. Ses derniers mots, rapportés par des proches, résonnent encore comme un écho dramatique : « Ils arrivent, je suis mort ».
Le long chemin vers la justice
Le corps du général Guéï resta quatre ans à la morgue, en raison des troubles politiques et de la guerre. Ce n’est qu’en août 2006 qu’il fut enfin inhumé. La justice ivoirienne tenta de tourner la page : en 2016, un tribunal militaire condamna trois hauts responsables militaires à la prison à vie pour leur rôle dans cet assassinat. Mais pour beaucoup, cette décision n’a jamais effacé la douleur ni les interrogations autour de ce chapitre sombre de l’histoire nationale.
23 ans après : mémoire et leçons

Aujourd’hui, à l’heure où la Côte d’Ivoire aspire à la stabilité et au dialogue, le souvenir de Robert Guéï reste un rappel poignant de la fragilité des institutions et des dangers de la polarisation politique. Les cicatrices de 2002 rappellent aux nouvelles générations que la paix et la cohésion nationale ne sont jamais acquises, et que le dialogue doit primer sur la violence.
À 23 ans de ce drame, la nation se souvient, réfléchit et continue de chercher la réconciliation, tout en honorant la mémoire de ceux qui ont payé le prix fort pour la politique ivoirienne. https://www.fratmat.info/article/2636899/politique/19-septembre-23-ans-apres-le-souvenir-vivace-dun-septembre-noir-ivoirien


