Défis de l’infrastructure routière à Douala

Une situation alarmante pour les routes de Douala
Douala, la plus grande ville du Cameroun, est à la croisée des chemins. Son infrastructure routière, gravement dégradée, menace son essor économique et la vie quotidienne de ses habitants. Le 17 septembre 2025, Célestin Tawamba, président du GECAM, a publié une lettre au ministre des Travaux publics, dénonçant l’état catastrophique des routes, en particulier à Bonabéri. Au-delà des travaux publics, cette crise révèle des enjeux plus profonds.
Les routes, souvent en piteux état, jouent un rôle central dans le fonctionnement des activités économiques. Des ralentissements fréquents, dus à des nids-de-poule ou à des infrastructures inadéquates, causent des retards coûteux dans les livraisons. Cette situation est exacerbée par un urbanisme anarchique et une croissance démographique explosive qui rendent les systèmes existants obsolètes.
Ainsi, les entreprises locales sont frappées par des pertes financières considérables. Tawamba met en garde : la situation actuelle pourrait dissuader les investisseurs, leur préférant des régions où les infrastructures sont mieux entretenues. Un tel retrait aurait des répercussions désastreuses pour l’économie de Douala, qui dépend largement des investissements étrangers pour sa croissance.

Impact économique des infrastructures défaillantes
Les effets économiques d’une infrastructure routière déficiente à Douala sont multiples. Tout d’abord, les coûts de transport grimpent, se répercutant sur les prix des biens et services. Les entreprises, confrontées à des frais logistiques plus élevés, n’ont d’autre choix que d’augmenter leurs prix. Cela crée un cercle vicieux, où les consommateurs, déjà en difficulté, doivent faire face à la baisse de leur pouvoir d’achat.
De surcroît, la qualité des routes affecte la productivité des travailleurs. Les temps de trajet prolongés engendrent des pertes de temps précieuses, réduisant l’efficacité des entreprises. Une étude de la Banque mondiale a révélé que chaque heure perdue dans les transports peut coûter jusqu’à 10 % de la productivité d’une entreprise. Dans une compétition déjà féroce, ces pertes peuvent s’avérer fatales pour de nombreuses PME locales.
Les petites et moyennes entreprises, essentielles à l’économie camerounaise, sont particulièrement vulnérables. Souvent, elles ne disposent pas des ressources nécessaires pour absorber les frais additionnels dus à des infrastructures défectueuses. Cette situation pourrait accroître le taux de faillite parmi elles, exacerbant ainsi le chômage et la précarité sociale dans la région.

Conséquences sociales et perspectives d’avenir
Les défis d’infrastructure dans les rues de Douala dépassent les enjeux économiques. Ils ont aussi des implications sociales cruciales. La dégradation des routes contribue à la détresse croissante des habitants, qui doivent naviguer des conditions de vie de plus en plus difficiles. Les embouteillages et les accidents, fréquemment causés par des infrastructures inadaptées, augmentent le sentiment d’insécurité et d’insatisfaction des citoyens.
Par ailleurs, l’accès aux services fondamentaux, tels que la santé et l’éducation, est compromis. Des routes en mauvais état compliquent l’accès aux hôpitaux, avec des conséquences tragiques en situation d’urgence. Les enfants, eux, rencontrent des obstacles pour se rendre à l’école, mettant en péril leur éducation et leurs chances futures.
Face à cette crise, il est impératif que les autorités prennent des mesures concrètes pour améliorer l’infrastructure routière. Cela nécessitera des investissements financiers soutenus et une planification stratégique tenant compte des besoins des citoyens et des entreprises. La collaboration entre le secteur public et le secteur privé sera également déterminante pour développer des solutions durables.
Les enjeux de l’infrastructure routière à Douala soulèvent des interrogations essentielles pour l’avenir de cette métropole. Comment les décideurs peuvent-ils répondre adéquatement à ces défis ? Quelles stratégies pourraient séduire les investisseurs nécessaires à la modernisation des infrastructures ? Les réponses à ces questions détermineront non seulement le développement économique de Douala, mais également la qualité de vie de ses citoyens.


