Efficacité et défis de l’opération HALCOMI III

Une opération marquante contre le commerce illicite
Du 8 au 13 septembre 2025, la Douane camerounaise a lancé l’opération HALCOMI III, une initiative déterminante dans la lutte contre le commerce illicite. Au cœur de cette opération, six véhicules importés frauduleusement ont été interceptés à Douala, port stratégique au carrefour du commerce africain. Ces saisies représentent non seulement un succès quantitatif, mais témoignent aussi d’une amélioration significative des mécanismes de surveillance douanière.
La Douane a intégré des technologies de pointe, notamment le système COSMOS, qui permet d’anticiper et de détecter les activités illicites grâce à des renseignements prévisionnels. Cette stratégie proactive marque une évolution dans l’approche des autorités face à la fraude. D’après le rapport de l’Organisation mondiale des douanes (OMD), l’adoption de technologies modernes a déjà permis d’augmenter de 30 % l’efficacité des contrôles dans plusieurs pays d’Afrique.
Les résultats de HALCOMI III mettent en lumière une volonté politique ferme de s’attaquer aux réseaux de contrebande, qui menacent l’économie nationale. Les autorités, en collaboration avec des partenaires internationaux, travaillent à renforcer leur capacité d’intervention et à garantir une transparence accrue dans les opérations douanières. Ces efforts rassurent les investisseurs et favorisent un climat des affaires plus sain.

Les défis persistants dans la lutte contre les importations frauduleuses
Malgré les avancées notables de HALCOMI III, des défis considérables persistent. La sophistication croissante des réseaux de contrebande représente un obstacle majeur. Ces groupes s’adaptent rapidement aux nouvelles mesures de sécurité, rendant les contrôles de plus en plus difficiles. Par exemple, les trafiquants mettent en œuvre des stratégies de dissimulation de plus en plus élaborées, compliquant l’identification des marchandises illicites.
Un autre défi majeur est la corruption au sein des institutions douanières. Selon Transparency International, le Cameroun est l’un des pays les plus touchés par ce fléau dans le secteur public. Cette corruption compromet l’efficacité des opérations et peut inciter les agents douaniers, souvent sous pression, à fermer les yeux sur des infractions moyennant des pots-de-vin.
Enfin, le manque de ressources humaines, ainsi que matérielles, constitue un frein à l’efficacité des opérations. Si la technologie COSMOS a amélioré la surveillance, son succès repose sur la formation continue des agents et la disponibilité d’un équipement adéquat. Les autorités doivent donc investir dans le perfectionnement des compétences pour s’adapter aux techniques évolutives de la contrebande.

Perspectives d’avenir et recommandations
Pour optimiser l’efficacité d’opérations comme HALCOMI III, une approche intégrée est essentielle. Cela implique d’allier technologie, formation et coopération internationale. Le Cameroun pourrait tirer parti de partenariats avec des organisations internationales pour bénéficier de meilleures pratiques et de technologies avancées. Par exemple, des pays tels que le Kenya et le Ghana ont mis en place des systèmes de suivi des importations qui pourraient servir de modèles.
Par ailleurs, il est crucial d’améliorer la transparence et la responsabilité au sein des institutions douanières. La mise en place de mécanismes de contrôle internes et de dénonciation pourrait contribuer à réduire la corruption. De plus, des campagnes de sensibilisation sur les conséquences du commerce illicite pourraient jouer un rôle clé dans cette lutte.
En somme, l’opération HALCOMI III représente une avancée significative contre le commerce illicite au Cameroun. Toutefois, pour garantir la durabilité de ces succès, il est impératif de surmonter les difficultés persistantes. La question demeure : quelles mesures concrètes seront prises pour s’assurer que les résultats de cette opération ne soient pas éphémères, mais intégrés dans une stratégie durable de lutte contre le commerce illicite ?


