Défis et Unité de l’Opposition Camerounaise

Les Défis des Divisions au Sein de l’Opposition
À l’approche des élections présidentielles du 12 octobre 2025, l’opposition camerounaise est confrontée à des divisions internes préoccupantes. Avec pas moins de onze candidats en lice, chacun avance avec ses ambitions personnelles, ce qui instille une confusion palpable parmi les électeurs. Les rivalités historiques alimentent cette fragmentation, compliquant ainsi la formation d’une coalition performante.
Des voix comme celle de l’écrivaine Calixthe Beyala critiquent un manque de solidarité au sein de l’opposition. Elle évoque la réunion de Foumban, où l’absence d’un leader commun a bien mis en lumière l’incapacité du bloc à se rassembler. Pour Beyala, une prise de conscience collective est indispensable afin de sortir le peuple de la précarité. Si cette division persiste, le président sortant, Paul Biya, pourrait bien conserver son pouvoir, malgré les conditions de vie difficiles que vivent de nombreux Camerounais.
De plus, selon le journaliste Lazare Kolyang, le Pr Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), pourrait représenter une alternative sérieuse. Pourtant, l’incertitude demeure. Certains électeurs appellent à voter pour d’autres candidats, tandis que d’autres prônent l’abstention. Ces tensions soulevées incitent à réfléchir : l’opposition envisage-t-elle simplement de changer de visage à la tête d’un système inchangé ou aspire-t-elle à une réforme profonde de la démocratie ?

Initiatives pour l’Unification des Forces Politiques
Face à ces défis, des initiatives voient le jour pour explorer des pistes de rassemblement. Ayang Djondandi, conseiller municipal du Rdpc, a récemment publié une lettre exhortant à la création d’une coalition solide entre les leaders de l’opposition, en particulier Tchiroma et Bello. Il insiste : une coalition sincère est cruciale pour répondre aux attentes populaires. Chaque jour d’inaction est une occasion douchée par une perception de trahison.
L’Union pour le Changement, dirigée par Anicet Ekane, convoque un meeting le 13 septembre 2025 à Yaoundé pour présenter un « candidat consensuel » de l’opposition. Cet événement pourrait bien devenir un symbole d’unité, mais son succès dépendra de l’autorisation du sous-préfet de Yaoundé 5. La pression est palpable, et l’opinion publique attend avec impatience ce moment décisif qui pourrait redéfinir les équilibres politiques à l’aube des élections.
Léon Theiller Onana, ancien membre du Rdpc, a également écrit une lettre ouverte, incitant ses confrères à dépasser les clivages pour désigner un candidat unifié. Son message est clair : l’union reste le seul chemin pour un véritable changement. Ce genre d’initiative met en exergue l’importance d’unir les forces politiques pour contrer un pouvoir en place qui tire profit de la division.

Perspectives d’Avenir et Appels à l’Action
L’heure est à l’appel à l’unité, mais la question persiste : l’opposition camerounaise parviendra-t-elle à surmonter ses divisions avant 2025 ? Les leaders doivent faire preuve de détermination pour mettre de côté leurs ambitions personnelles et se focaliser sur le bien collectif. Les électeurs expriment un besoin insistant de changement, comme le souligne Akere Muna, qui interroge la pertinence d’un vote pour un président absent.
Les initiatives en cours, bien qu’encourageantes, nécessitent une volonté réelle de dialogue et de compromis. Pour que l’opposition puisse véritablement se rassembler, elle doit non seulement choisir un candidat unique mais aussi proposer un programme cohérent répondant aux attentes du peuple camerounais. La situation de précarité actuelle appelle une réponse rapide et efficiente.
En bref, l’avenir politique du Cameroun repose sur la capacité de l’opposition à faire front commun et à offrir une alternative convaincante au régime en place. Les défis sont nombreux, mais l’espoir d’un changement significatif demeure. L’opposition saura-t-elle dépasser ses divisions pour devenir un acteur crédible ? Les Camerounais sont-ils prêts à s’engager pour un avenir meilleur ?


