Impact de la candidature d’Alassane Ouattara sur la stabilité politique

Contexte politique et historique
Depuis son indépendance en 1960, la Côte d’Ivoire a connu des périodes de turbulence, marquées par des conflits et des tensions ethniques. L’élection présidentielle de 2025, prévue pour le 25 octobre, intervient à un moment où la stabilité politique est d’une importance capitale. Alassane Ouattara, président sortant et représentant le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), a officiellement déposé sa candidature le 26 août 2025, déclenchant des réactions variées au sein de la population et des groupes politiques.
Pour ses partisans, la candidature d’Ouattara représente un gage de continuité et de développement. Selon lui, sa présence sur la scène politique est essentielle pour maintenir la paix et favoriser la stabilité, conditions sine qua non du développement économique. Cependant, cette candidature suscite également une forte contestation. Des figures de l’opposition, dont l’ancien président Laurent Gbagbo, la considèrent comme une infraction à la Constitution, qui limite le nombre de mandats présidentiels à deux.
Ce climat rappelle les tensions des élections précédentes, notamment celles de 2010-2011, qui avaient causé une crise post-électorale tragique. Ainsi, la candidature d’Ouattara s’inscrit dans un contexte chargé d’histoire, et son impact sur la stabilité politique doit être examiné à la lumière de ces événements passés.

Réactions des acteurs politiques et de la société civile
La candidature d’Alassane Ouattara a suscité des réactions contrastées parmi les acteurs politiques. D’un côté, le Mouvement des Jeunes Atchan RHDP (MJA-RHDP) a exprimé son soutien sans réserve à Ouattara, affirmant que sa candidature est cruciale pour affronter les défis économiques et sécuritaires de la nation. Aliman Ake Jean Hugues, président du MJA-RHDP, a appelé à l’unité nationale et à une mobilisation totale pour faire de cette élection un moment de paix.
En revanche, l’opposition se soulève contre cette initiative. Laurent Gbagbo et d’autres figures, tels que Gnangbo Kacou, dénoncent cette candidature qu’ils qualifient de « hold-up constitutionnel ». Gbagbo décrit la tentative d’Ouattara de briguer un quatrième mandat comme « illégale », tandis que Kacou insiste sur l’importance de préserver la paix civile et se déclare ouvert à la discussion. Ces dissentiments révèlent une fracture profonde au sein de la société ivoirienne, où la confiance dans les institutions est déjà précaire.
Les tensions engendrées par cette candidature pourraient avoir des répercussions durables sur la stabilité du pays. Les appels au dialogue, comme ceux émis par Kacou, sont cruciaux pour prévenir toute escalade des conflits. La société civile, de son côté, joue un rôle essentiel dans la médiation et la promotion d’un dialogue constructif entre les différentes parties prenantes.

Conséquences sur la stabilité politique et perspectives d’avenir
La candidature d’Alassane Ouattara pourrait avoir des implications significatives pour la stabilité politique en Côte d’Ivoire. Si l’élection se déroule dans un climat pacifique et de respect des institutions, cela pourrait renforcer la légitimité d’Ouattara et créer un environnement favorable au développement. Cependant, si les tensions persistent et que des violences émergent, le pays pourrait sombrer dans une nouvelle crise.
Les spécialistes s’accordent à dire que la gestion de cette période électorale est absolument primordiale. Le respect des règles démocratiques, la transparence des processus électoraux et l’engagement de la société civile sont des éléments essentiels pour garantir des élections pacifiques. Des études montrent que les nations dotées d’institutions robustes et d’un dialogue inclusif sont moins enclines à connaître des conflits post-électoraux.
À l’approche des élections, la question demeure : la Côte d’Ivoire réussira-t-elle à dépasser ses divisions internes et à assurer un processus électoral serein ? Les acteurs politiques, y compris Ouattara, doivent s’efforcer de créer un climat de sérénité et de respect mutuel. La stabilité politique du pays dépendra en grande partie de leur capacité à dialoguer et à trouver des compromis.


