Analyse du Programme Politique de Joshua Osih
Un Nouveau Contrat Social pour le Cameroun
Joshua Osih, candidat du Social Democratic Front (SDF) pour l’élection présidentielle de 2025, a récemment lancé son programme ambitieux intitulé « Sauver le Cameroun ». Ce projet répond directement aux crises politiques, économiques et sociales qui secouent le pays depuis des décennies. En critiquant le modèle institutionnel actuel, qu’il juge défaillant, Osih plaide pour un nouveau contrat social reposant sur la décentralisation et le fédéralisme. La concentration du pouvoir entre les mains d’un seul individu, notamment Paul Biya, a engendré une gestion inefficace des ressources et exacerbé les tensions sociales.
Pour lui, la décentralisation telle qu’elle existe est trop facilement contrôlable par le pouvoir central. Cela en limite l’efficacité. Osih propose à la place un fédéralisme constitutionnel, promettant une meilleure répartition des pouvoirs et des ressources. Il cite des exemples historiques où une telle approche a favorisé la croissance économique, rappelant que la période fédéraliste du Cameroun a apporté des avancées significatives, en contraste avec les inégalités croissantes aujourd’hui.
Son approche fédéraliste s’accompagne de consultations citoyennes, permettant aux Camerounais d’exprimer leurs besoins et attentes. Cela constitue une rupture avec les pratiques souvent perçues comme autoritaires et déconnectées des réalités locales. En intégrant les voix des citoyens dans son programme, Osih aspire à restaurer la confiance dans les institutions politiques.
Réformes Économiques et Monétaires
Une autre composante essentielle du programme d’Osih est la réforme monétaire. Il propose de remplacer le franc CFA par une monnaie africaine indépendante, arguant que la dépendance à une monnaie coloniale compromet la souveraineté économique du Cameroun. Cette initiative s’inscrit dans un mouvement plus vaste visant à promouvoir l’autonomie économique des pays africains, souvent à la merci des marchés internationaux et des politiques des anciennes puissances coloniales.
Osih ne se contente pas de dénoncer, il offre des solutions concrètes. Il envisage des politiques qui encouragent l’entrepreneuriat local et l’innovation. En s’appuyant sur des exemples de pays ayant réussi à diversifier leurs économies, il prouve que des réformes audacieuses peuvent mener à une croissance durable. Il évoque également la nécessité de lutter contre la corruption, souvent considérée comme un obstacle majeur au développement économique.
Par ailleurs, il aborde des enjeux pressants comme la violence dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, ainsi que l’insécurité dans l’Extrême-Nord. Osih propose des solutions immédiates, telles que la libération des prisonniers politiques et l’établissement d’une Commission vérité et réconciliation, inspirée de l’exemple sud-africain post-apartheid. Ces initiatives visent à restaurer la dignité des citoyens et à favoriser un climat de paix indispensable à la relance économique.
Engagement pour la Démocratie et la Gouvernance
Le programme d’Osih ne se limite pas aux réformes économiques et institutionnelles ; il aborde également des questions fondamentales relatives à la démocratie et à la gouvernance. En mettant l’accent sur l’intégrité électorale et une gouvernance inclusive, il affirme que la démocratie ne peut être véritablement efficace qu’avec la participation active des citoyens. Cela inclut des élections transparentes et des institutions responsables, prêtes à rendre des comptes.
Lors de son intervention au Sommet des Partis Politiques Africains 2025, Osih a souligné le rôle crucial des partis dans le développement économique et social. Il appelle à une mobilisation collective pour s’assurer que les voix des citoyens soient entendues et intégrées dans le processus décisionnel. Cette approche participative est essentielle pour bâtir un avenir où chaque Camerounais se sent impliqué dans la démocratie.
En définitive, le programme d’Osih se démarque par son ambition de refonder les institutions et de transformer la société camerounaise. En proposant des réformes audacieuses et en plaçant les citoyens au centre de son projet, il se positionne comme une alternative crédible au pouvoir en place. La question reste entière : ces propositions seront-elles suffisantes pour convaincre les électeurs et influencer le cours de l’histoire politique du Cameroun ?
