Impact des Fermetures d’Entreprises sur l’Économie Camerounaise

Un Constat Alarmant : La Disparition des Entreprises
Le Cameroun traverse une période économique turbulent, marquée par la fermeture massive d’entreprises. Mgr Kleda, dans sa lettre pastorale du 12 août 2025, signale que sur les 6 458 entreprises créées entre 2009 et 2016, 2 316 ont disparu. Ce chiffre souligne une tendance inquiétante qui touche le tissu économique et la vie quotidienne des Camerounais.
La réalité est plus inquiétante encore : sept entreprises sur dix, établies entre 2010 et 2015, ont fermé leurs portes. Cette situation met en lumière la fragilité structurelle de l’entrepreneuriat national. Les entreprises publiques, censées jouer un rôle stabilisateur, ne font pas exception. Sur les 188 entreprises de ce secteur, à peine une dizaine restent actives. Cela soulève des questions essentielles sur la viabilité des politiques économiques et leur capacité à soutenir l’entrepreneuriat local.
Les effets de ces fermetures sont divers. Elles entraînent une perte d’emplois significative, aggravant un taux de chômage déjà préoccupant. La jeunesse, qui représente une part importante de la population active, est particulièrement touchée par cette crise.

Le Lien entre Chômage et Pauvreté
Le chômage est devenu un fléau au Cameroun, particulièrement parmi les jeunes. Avec un taux alarmant de 74%, cette situation contribue à la pauvreté endémique, évaluée à 37,7%. Mgr Kleda évoque le fait que 1,1 million de Camerounais vivent avec moins de 1 000 francs CFA par jour, ce qui souligne l’urgence d’une intervention gouvernementale efficace.
La relation entre chômage et pauvreté est indéniable. De nombreux jeunes, souvent victimes de corruption et d’injustice, se retrouvent piégés dans un cycle de précarité. Poussés par le manque d’opportunités, certains envisagent l’immigration clandestine, aggravant ainsi les problèmes sociaux. Leurs témoignages révèlent une détresse profonde et un sentiment d’abandon face à une situation désespérée.
Sur le plan économique, cette pauvreté engendre une baisse de la consommation, impactant directement les entreprises encore en activité. Ce cercle vicieux complique les efforts de relance économique et questionne la durabilité des initiatives visant à revitaliser le secteur privé.

Vers une Réflexion Collective et des Solutions Durables
Face à cette crise, il est urgent d’engager une réflexion collective sur les solutions à adopter. Les politiques économiques doivent être retravaillées pour encourager la création et la pérennisation des entreprises. Cela pourrait inclure des incitations telles que des allègements fiscaux ou des subventions destinées aux jeunes entrepreneurs.
Parallèlement, la lutte contre la corruption et l’injustice est cruciale pour restaurer la confiance des investisseurs. De nombreux entrepreneurs témoignent d’obstacles bureaucratiques et de pratiques douteuses qui freinent l’initiative privée.
Enfin, l’implication des jeunes dans le processus décisionnel est essentielle. Leurs voix doivent être entendues, car ils sont les principaux concernés par cette crise. Des programmes de formation et d’accompagnement devraient également être instaurés pour les préparer à intégrer le marché du travail de manière compétente.
Les fermetures d’entreprises au Cameroun dépassent la simple statistique ; elles détruisent des vies, des rêves et des espoirs. Comment la société camerounaise peut-elle se rassembler pour renverser cette tendance et bâtir un avenir meilleur pour ses jeunes ? Les réponses à ces interrogations façonneront le destin économique du pays dans les années à venir.


