État des infrastructures et gestion des ressources naturelles au Cameroun

Infrastructures : Un état préoccupant
Le Cameroun, riche en ressources naturelles et en potentiel économique, fait face à un défi urgent : l’état critique de ses infrastructures. Lors d’une réunion du Conseil de Cabinet, sous la présidence du Premier ministre Joseph Dion Ngute, le 31 juillet 2025, plusieurs problèmes majeurs ont été soulevés. Parmi eux, la dégradation alarmante des infrastructures de téléphonie mobile et des hôpitaux régionaux. Le ministre des Postes et Télécommunications a précisé que la qualité des services s’effondre à cause d’infrastructures vieillissantes, de financements insuffisants et d’un entretien défaillant.
Mgr Kleda, dans une lettre pastorale datée du 12 août 2025, a révélé des chiffres alarmants : 17,67 % des routes camerounaises sont en mauvais état, tandis que seule une fraction de 11,17 % est jugée acceptable. Cette dégradation ne conduit pas seulement à l’isolement des bassins agricoles, mais épuise également les entreprises de transport. En conséquence, le développement économique des zones rurales est gravement entravé. Les impacts sont d’autant plus préoccupants dans un pays où l’accès aux soins de santé est déjà limité.
La construction des Centres hospitaliers régionaux (CHR) à Bamenda et Buea, suspendue depuis 2018 pour des raisons de sécurité, doit impérativement reprendre. Cependant, le déficit budgétaire qui s’élève à 30 milliards F CFA soulève des doutes quant à la capacité du gouvernement à mobiliser les ressources nécessaires pour améliorer la santé publique.

Gestion des ressources naturelles : Un système clanique
La gestion des ressources naturelles est également source d’inquiétude. Mgr Kleda a dénoncé un modèle clanique dans l’exploitation pétrolière, débutée en 1977. Il affirme que cette activité est réservée à un cercle restreint de puissants, laissant les communautés locales dans l’ignorance des bénéfices potentiels. Le ministre de l’Eau et de l’Énergie a expliqué que le pétrole lampant est distribué sous deux formes, avec une subvention considérable pour les ménages. Mais des fraudes industrielles aggravent les tensions et compliquent la situation.
Au 30 juillet 2025, les stocks de pétrole lampant disponibles atteignaient 6.900 m3, suffisants pour environ 20 jours de consommation. Ces chiffres soulèvent des préoccupations majeures concernant la durabilité de l’approvisionnement et la capacité du gouvernement à garantir une distribution équitable. Les populations rurales, frappées par un taux de couverture en eau potable de seulement 52 % et un taux d’électrification de 28,4 %, souffrent particulièrement de cette gestion opaque.
Les critiques dépassent le secteur pétrolier. L’exploitation de l’or dans les régions orientales est également remise en question, accusée de servir les intérêts de fonctionnaires et de leurs alliés, laissant les populations locales sans bénéfices. Cela soulève des interrogations éthiques sur la manière dont s’organise la gestion des ressources naturelles.

Vers une amélioration nécessaire
Confronté à ces défis, le gouvernement camerounais semble conscient de l’urgence d’agir. Le Premier ministre a exhorté les ministres concernés à assurer transparence et respect des réglementations. Des mesures, tant immédiates que structurelles, sont mises en œuvre pour améliorer l’état des infrastructures, englobant des campagnes d’inspection et le développement de nouvelles constructions. Cependant, l’efficacité de ces mesures nécessitera une vigilance constante.
Les enjeux sont cruciaux pour l’avenir du Cameroun. En améliorant les infrastructures, le pays pourrait non seulement stimuler sa croissance économique, mais aussi améliorer la qualité de vie de ses citoyens. Parallèlement, une gestion plus transparente et équitable des ressources naturelles pourrait renforcer la confiance des populations envers leurs dirigeants et favoriser un développement durable.
Il est essentiel que tous les acteurs politiques, économiques et sociaux collaborent pour surmonter ces défis. La question demeure : le Cameroun saura-t-il transformer ces défis en opportunités pour un avenir meilleur ? Les citoyens, de leur côté, doivent rester vigilants et engagés afin d’exiger des comptes à leurs dirigeants et de participer activement à la construction d’une société plus juste et prospère.


