Insécurité à Goma : Causes et Conséquences

Contexte historique et politique de l’insécurité
Goma, ville emblématique de l’est de la République Démocratique du Congo, est plongée dans une tourmente persistante. Depuis la conquête de la ville par le groupe rebelle AFC/M23 en janvier 2025, les conditions de vie se sont gravement détériorées. Ce mouvement, qui lutte pour les droits de la communauté tutsie, a exacerbé les tensions ethniques. Les violences qu’il engendre perturbent une région déjà fragile.
Les forces armées congolaises (FARDC) et les milices locales, telles que les Wazalendo, tentent de reprendre le contrôle, mais leur présence ne fait qu’accroître le climat de méfiance. Entre le 25 juillet et le 5 août 2025, l’Hebdo Goma+ rapporte des violences révolantes : 123 personnes tuées et 308 enlevées. Les autorités rebelles, tout en accusant Kinshasa de manipulation, échouent à garantir la sécurité des citoyens. Cela crée un cercle vicieux, alimentant un désespoir collectif.
Il est crucial de comprendre ce contexte pour saisir les racines profondes de l’insécurité à Goma. Les conflits antérieurs, notamment la guerre du Congo (1996-2003), ont laissé des cicatrices indélébiles. Les groupes armés continuent de se battre pour le contrôle des ressources et des territoires, tandis qu’une gouvernance fragile ne parvient pas à y mettre un terme.

Facteurs aggravants de l’insécurité
Plusieurs facteurs exacerbent l’insécurité à Goma. La prolifération des armes légères facilite l’accès à la violence. Des groupes armés comme l’AFC/M23, souvent mieux équipés que les forces de sécurité, peuvent agir sans crainte. De surcroît, les barrages illégaux établis sur les routes par les FARDC et les Wazalendo entraînent des extorsions zélées et aggravent la situation socio-économique.
Les marchés, comme celui du centre de Virunga, subissent les conséquences d’une taxation abusive imposée par les rebelles. Les coûts de transport, exorbitants, rendent inaccessibles les biens de consommation courante. Cette précarité économique nourrit le mécontentement et la frustration de la population, qui se sent abandonnée par des autorités défaillantes.
La violence influe également sur la santé publique. Médecins Sans Frontières (MSF) a noté une hausse alarmante des cas de violences sexuelles, avec près de 40 000 victimes ayant bénéficié de soins en 2024. La vulnérabilité accrue des femmes et des jeunes filles dans ce climat chaotique requiert une attention humanitaire immédiate.

Conséquences sociales et psychologiques de la violence
Les ravages de l’insécurité à Goma touchent aussi bien le tissu social que la santé mentale des habitants. La peur, omniprésente suite à des assassinats ciblés, instille une méfiance profonde au sein des communautés. Les jeunes, pris au piège entre factions armées et forces de sécurité, ressentent un désespoir grandissant.
Ce climat de violence a conduit à une désintégration des liens communautaires. Les familles se retrouvent séparées et les enfants, exposés à des traumatismes, souffrent de conséquences psychologiques durables. Les organisations de défense des droits humains alertent sur les détentions arbitraires et les abus commis, encourageant un sentiment d’injustice croissant.
Face à ce tableau sombre, des initiatives de la société civile à Walikale cherchent à restaurer la liberté de circulation et à protéger les droits des citoyens. Néanmoins, les défis restent colossaux. La communauté internationale doit impérativement intervenir, soutenant les efforts locaux et plaidant pour une résolution pacifique des conflits. La sécurisation de Goma exigera une approche globale intégrant des solutions politiques, économiques et sociales.
Réflexions et perspectives d’avenir
A Goma, la situation pose des questions cruciales relatives à la gouvernance, à la sécurité et aux droits humains. Comment restaurer la confiance des citoyens face à une insécurité croissante ? Quelles mesures pour protéger les populations vulnérables, notamment les femmes et les enfants, dans un contexte de violence persistante ?
Urgence. Localement, régionalement et internationalement, tous doivent collaborer pour des solutions durables. Un dialogue inclusif entre les différentes parties pourrait marquer le début d’un processus de paix. Par ailleurs, le soutien humanitaire doit s’intensifier pour répondre aux besoins immédiats des victimes de la violence.
En somme, l’insécurité à Goma résulte d’un enchevêtrement complexe de facteurs historiques, politiques et sociaux. Il est impératif que la communauté internationale réagisse rapidement pour éviter une crise encore plus grave. L’avenir de Goma dépend de la capacité à restaurer paix et sécurité pour tous ses habitants.


