Infrastructures sanitaires en Côte d’Ivoire : un modèle pour l’Afrique de l’Ouest ?

Un contexte de transformation sanitaire
Depuis plusieurs années, la Côte d’Ivoire se transforme. Le pays s’engage dans une réforme ambitieuse de son système de santé, visant à mieux prendre en charge les pathologies complexes. Cet élan politique vise à faire de la Côte d’Ivoire un pays à revenu intermédiaire d’ici 2030. Les récents investissements dans les infrastructures sanitaires, tels que l’ouverture de l’Institut de médecine nucléaire à Abidjan et la construction de l’Institut de cardiologie à Bouaké, illustrent cette volonté.
Ces initiatives dépassent les réponses aux besoins immédiats ; elles sont des jalons cruciaux dans la modernisation du secteur de la santé. Tébao Jean-Yves, un patient rétabli après un AVC, témoigne des progrès notables dus à ces investissements, mettant en lumière l’impact direct de ces infrastructures sur le quotidien des citoyens. Leur efficacité renforce la légitimité des efforts du gouvernement.
Le Centre national de prévention et de traitement de l’insuffisance rénale (CNPTIR), créé en 2012, a ouvert des antennes dans plusieurs villes et mis en place 15 centres d’hémodialyse. Cela démontre une approche proactive face à la montée des maladies chroniques, une préoccupation majeure dans le pays.

Des investissements stratégiques et leurs retombées
Le Programme Hospitalier de 2018, avec un budget de 1 200 milliards FCFA, a significativement réduit le coût des soins, notamment pour la dialyse. Cela a amélioré l’accès aux soins et a contribué à la durabilité du système de santé. Les résultats sont tangibles : la prévalence du VIH a baissé grâce à un programme de lutte initié en 2008. De plus, le Centre national d’oncologie médicale et de radiothérapie Alassane Ouattara, inauguré en décembre 2018, renforce les efforts contre le cancer.
Ces investissements engendrent des retombées économiques et sociales importantes. En facilitant l’accès aux soins, le gouvernement ivoirien promeut une population en meilleure santé, contribuant ainsi à une activité économique dynamique. Des témoignages recueillis lors de l’inauguration d’un château d’eau à Guinteguela soulignent l’importance de ces initiatives pour le bien-être collectif.
Les actions du ministre Moussa Sanogo, notamment la remise d’une ambulance à Gbetema, illustrent également l’impact quotidien de ces infrastructures sur la vie des citoyens. Ces progrès sont perçus comme des signes concrets d’évolution, attestant que des investissements ciblés peuvent catalyser le développement local.

Un modèle pour l’Afrique de l’Ouest ?
Les efforts de la Côte d’Ivoire peuvent-ils inspirer d’autres pays d’Afrique de l’Ouest ? Bien que les défis soient nombreux, les résultats obtenus jusqu’à présent offrent des pistes intéressantes. La synergie entre investissements dans les infrastructures, politique de santé proactive et sensibilisation des populations pourrait servir de modèle pour d’autres nations.
Certains pays, comme le Ghana et le Sénégal, qui ont également entrepris des réformes de leur secteur de la santé, peuvent tirer des enseignements des initiatives ivoiriennes. La collaboration régionale et le partage des meilleures pratiques sont cruciaux face aux défis communs de santé publique. Les succès ivoiriens dans la lutte contre le VIH et le cancer pourraient inspirer des projets similaires ailleurs.
Cependant, il est essentiel de reconnaître les spécificités de chaque pays. Les contextes socio-économiques, culturels et politiques diffèrent, et les solutions doivent être adaptées. L’exemple ivoirien montre qu’avec une volonté politique forte et des investissements judicieux, il est possible d’améliorer la santé publique et, par conséquent, de promouvoir le développement économique.
Les investissements dans les infrastructures sanitaires en Côte d’Ivoire soulèvent des questions cruciales : comment d’autres pays de la région peuvent-ils s’en inspirer ? Quels mécanismes de coopération régionale peuvent renforcer les systèmes de santé en Afrique de l’Ouest ? Les réponses à ces interrogations façonneront sans doute l’avenir de la santé publique dans la région.


