Infrastructures routières à Kinshasa : un état alarmant

Un réseau routier en déliquescence
À Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo, les infrastructures routières sont en crise. Les routes, censées faciliter le transport, sont souvent impraticables. Le pont Elengesa en est un triste exemple. Conçu pour améliorer les liaisons entre l’avenue Kasa-Vubu et Mont-Ngafula, il est aujourd’hui une ruine. Lors des fortes pluies, il est inondé, isolant ses usagers et rendant la circulation impossible.
Les témoignages des résidents révèlent une frustration grandissante. Un habitant de Mont-Ngafula raconte : « Nous devons souvent porter nos enfants pour traverser, car le pont est impraticable. » Cette situation souligne l’absence d’entretien des infrastructures, malgré les promesses des autorités. Les habitants demandent une action immédiate pour rétablir cet accès vital.
Par ailleurs, d’autres infrastructures, comme les passerelles du boulevard Lumumba, dévient de leur fonction originale. Construites pour sécuriser les piétons, elles sont devenues des dépotoirs et des marchés informels. De peur pour leur sécurité, les piétons préfèrent traverser la route entre les véhicules, augmentant ainsi les risques d’accidents.

Conséquences sur la mobilité et la sécurité
La dégradation des infrastructures routières à Kinshasa a des répercussions directes sur la mobilité. Les embouteillages sont fréquents, aggravés par des voies souvent impraticables. Les usagers du transport en commun, déjà dans des situations précaires, subissent des retards importants. Un rapport de l’Institut National de Statistiques indique une augmentation des temps de trajet de 30 % ces dernières années, affectant ainsi la productivité des travailleurs.
La sécurité piétonnière est également en péril. Les passerelles, mal éclairées et encombrées, sont devenues des lieux propices aux agressions. Une résidente de Masina témoigne : « Je préfère risquer de traverser la route plutôt que d’utiliser ces passerelles. Je ne me sens pas en sécurité là-bas. » Ce climat d’insécurité alimente la peur parmi les habitants, qui se sentent abandonnés par les autorités.
Les conséquences vont au-delà de la mobilité. Elles engendrent aussi des problèmes de santé publique. Les conditions d’hygiène autour des passerelles sont désastreuses, avec des déchets accumulés et un manque de services de nettoyage. Cela constitue un risque pour la santé des résidents, qui doivent vivre dans un environnement insalubre. Malgré de nombreuses plaintes exprimées sur les réseaux sociaux, les autorités semblent rester muettes.

Appels à l’action et perspectives d’avenir
Face à cette situation alarmante, les habitants de Kinshasa ne se résignent plus à subir. Ils commencent à s’organiser pour faire entendre leur voix. Des groupes de citoyens s’activent sur les réseaux sociaux pour dénoncer l’état des infrastructures et réclamer des actions concrètes de la part des autorités. Ces initiatives, bien que louables, soulèvent la question de la responsabilité des gouvernements locaux et nationaux dans la gestion des infrastructures.
Des experts en urbanisme insistent sur l’importance d’une approche intégrée pour résoudre ces problèmes. Le professeur Jean-Pierre Mbala, spécialiste en infrastructures urbaines, souligne : « Investir dans la réhabilitation des infrastructures existantes doit être prioritaire avant de lancer de nouveaux projets. La sécurité et la mobilité des citoyens doivent être au cœur des préoccupations. »
Les perspectives d’avenir dépendront donc de la volonté politique d’agir. Les autorités doivent répondre aux plaintes des citoyens et mettre en place des programmes réguliers d’entretien et de réhabilitation des infrastructures. Cela pourrait inclure des partenariats avec des ONG et des entreprises privées pour financer ces initiatives. Kinshasa sera-t-elle capable de relever le défi de ses infrastructures routières et d’assurer la sécurité et la mobilité de ses citoyens ?


