Introduction
À l’ère du numérique, où l’information circule à la vitesse de la lumière, les secrets d’État deviennent de plus en plus vulnérables. En Afrique, cette fragilité est exacerbée par un phénomène inquiétant : l’exploitation commerciale ou sensationnaliste de données sensibles par certains activistes du web. Sous couvert de « vérité », ces révélations servent souvent des intérêts personnels ou étrangers, mettant gravement en péril la souveraineté nationale et la sacralité du pouvoir.
L’activisme numérique ou le nouveau marché de l’indiscrétion

Des figures dites « activistes » ou « lanceurs d’alerte » gagnent en popularité sur les réseaux sociaux africains en se spécialisant dans la diffusion de documents confidentiels, d’enregistrements piratés ou d’informations classées sensibles. Souvent non vérifiées et sorties de leur contexte, ces publications attirent des milliers de vues et parfois des rétributions occultes, notamment de l’étranger ou de groupes politiques locaux en quête de déstabilisation.
Ce qui était un engagement citoyen devient un business. Et dans ce business, l’État est la cible.
Le danger : affaiblir son propre pays au nom de la popularité

En révélant des plans de défense, des stratégies diplomatiques, des négociations en cours ou des rivalités internes, ces activistes offrent sur un plateau des avantages géostratégiques à des puissances extérieures ou à des groupes hostiles. Ils contribuent, parfois sans en mesurer la portée, à affaiblir les positions de leur propre pays.
Le plus grave, c’est que cette quête de buzz ou d’argent rapide sacrifie l’intérêt national. Des États entiers deviennent vulnérables pour quelques clics.
La sacralité du pouvoir piétinée
Au-delà du contenu, c’est l’image même du pouvoir qui est visée. Dans de nombreuses sociétés africaines, le pouvoir est porteur d’une charge symbolique forte. Il représente l’unité, la protection, l’autorité morale et spirituelle de la nation. Lorsqu’on dénude l’État de ses secrets, on désacralise l’institution, on l’expose à la banalisation, à la moquerie, voire au rejet violent.
La sacralité du pouvoir, héritée des chefferies traditionnelles et renforcée par les constitutions modernes, n’est pas un privilège mais une protection collective contre le chaos.
Le silence stratégique n’est pas une faiblesse
Certains prônent une transparence totale. Mais ils oublient que tous les États solides protègent farouchement leurs secrets d’État. Aucune démocratie occidentale ne rend publiques ses décisions militaires ou ses échanges confidentiels.En Afrique, cette prudence devrait être une règle sacrée. Ce n’est pas en s’exhibant que l’on est fort, mais en se maîtrisant.
Urgence : restaurer le respect du secret et rééduquer l’opinion
L’État doit prendre ses responsabilités :
Encadrer l’activisme numérique par des lois dissuasives contre l’espionnage, les fuites non autorisées et les atteintes à la sécurité nationale.
Sensibiliser les citoyens sur les dangers de la diffusion irresponsable d’informations sensibles.Former les administrateurs publics et les hauts cadres à la culture du secret, comme un acte de loyauté envers la nation.
Conclusion

En Afrique, protéger le secret d’État, c’est préserver la souveraineté, l’unité et la dignité du pouvoir. Ceux qui vendent ou exploitent ces secrets au nom de l’activisme ne sont pas des héros : ils sont les fossoyeurs silencieux de leur propre pays.
Il est temps de comprendre qu’on ne bâtit pas un État en l’exposant. On le défend, parfois dans le silence, toujours dans la loyauté. https://www.topinfosgabon.com/articles/les-activistes-gabonais-ou-la-liberte-d-exprimer-la-haine


