Femmes et jeunes : acteurs clés de la politique gabonaise

Un contexte de vulnérabilité et d’inégalité
Le Gabon, bien que riche en ressources naturelles, doit faire face à des défis sociaux importants, notamment concernant les droits des femmes. Un rapport de l’UNFPA, publié le 17 juillet 2025, révèle que 80 % des femmes au Gabon subissent des violences domestiques. Ce constat inquiétant met en lumière l’inefficacité des dispositifs de protection et souligne l’urgence d’une réforme des politiques publiques. Par ailleurs, un rapport de la Banque mondiale indique que les femmes ne représentent qu’environ 30 % des acteurs politiques, ce qui reflète un manque d’engagement envers l’égalité des genres.
Cette inégalité se ressent aussi sur le marché du travail, où un écart salarial de 23 % entre hommes et femmes aggrave la vulnérabilité de ces dernières. Il est donc impératif d’améliorer leur représentation politique et d’assurer des opportunités équitables dans le monde du travail. La participation active des femmes dans les décisions politiques est essentielle pour que leurs voix soient entendues et leurs besoins pris en compte dans les politiques.
Les élections législatives et locales de 2025 au Gabon soulèvent des interrogations sur la place des femmes et des jeunes dans les investitures. Les partis politiques, dont le Parti Démocratique Gabonais (PDG), semblent prendre conscience de l’importance de cette représentation. Ils cherchent à améliorer leur image et à répondre aux critiques sur le clientélisme et le centralisme.

Les initiatives pour l’inclusion des jeunes et des femmes
Le Plan National de Croissance et de Développement 2026–2030 (PNCD) marque une avancée significative dans la volonté du gouvernement gabonais d’associer les femmes et les jeunes au processus politique. Louise Pierrette Mvono, ministre de la Planification et de la Prospective, déclare que ce plan doit incarner l’idéal d’un Gabon nouveau. Un pays où chaque citoyen, jeunes et femmes compris, joue un rôle actif dans la création de richesse et bénéficie d’une prospérité équitablement répartie.
Ce plan prévoit aussi des plateformes d’échanges visant spécifiquement ces groupes, témoignant d’une démarche participative forte. En intégrant les jeunes et les femmes dans le processus de développement, le gouvernement aspire à établir une gouvernance plus proche des réalités du terrain. Cette approche pourrait transformer la dynamique politique du pays, permettant à ces groupes de jouer un rôle central dans la transformation sociale et économique du Gabon.
Des personnalités politiques, comme Christiane Bitougat, ancienne ministre et candidate à la mairie d’Oyem, incarnent cette volonté de renouveau. Sa campagne met en avant l’importance de la participation des jeunes et la nécessité de rajeunir les élites politiques. Son discours critique du PDG et son appel à un changement des élites trouvent un écho favorable chez les jeunes, qui y voient une opportunité de transformation.

Les défis à surmonter pour une réelle représentation
Malgré ces avancées, plusieurs défis restent à surmonter pour garantir une représentation authentique des femmes et des jeunes dans la politique gabonaise. La culture politique, souvent empreinte de clientélisme et de centralisme, peut freiner l’émergence de nouvelles voix. Les partis politiques doivent non seulement intégrer des femmes et des jeunes dans leurs listes, mais également leur conférer les moyens d’exercer un véritable pouvoir décisionnel.
La sensibilisation et l’éducation des électeurs sont également cruciales pour faire évoluer les mentalités. Les femmes et les jeunes doivent être encouragés à s’impliquer en politique, non seulement comme candidats, mais aussi en tant qu’électeurs actifs. Des programmes de formation et de sensibilisation pourraient jouer un rôle déterminant dans cette dynamique.
Enfin, il est essentiel que les politiques publiques soient accompagnées de mesures concrètes pour lutter contre les violences faites aux femmes et garantir l’égalité des droits. Cela exige un engagement sincère des autorités et une volonté politique réelle pour convertir les discours en actions tangibles.
La place et le rôle des femmes et des jeunes dans la politique gabonaise sont cruciaux pour l’avenir du pays. Alors que des initiatives prometteuses voient le jour, on ne peut s’empêcher de s’interroger : comment transformer ces avancées en changements durables et significatifs ? Quelles actions concrètes peuvent être mises en œuvre pour assurer une égalité réelle et une représentation équitable dans les instances décisionnelles ?


