Privilégier les artisans locaux à Kambélé

Contexte de la décision présidentielle
Le 23 juillet 2025, une décision majeure a été annoncée par le président camerounais, Paul Biya. Il a ordonné que le site minier de Kambélé soit réservé exclusivement aux artisans locaux. Cette mesure, relayée par Ferdinand Ngoh Ngoh, ministre d’État et Secrétaire général de la Présidence, vise à annuler la concession précédemment accordée à la société Jams Avenir Sarl. Ce changement stratégique reflète une volonté de redistribuer les bénéfices de l’exploitation minière aux communautés souvent négligées dans le développement économique.
Traditionnellement, l’exploitation minière au Cameroun a favorisé des entreprises étrangères, laissant les populations locales à l’écart des retombées économiques. La directive de Paul Biya constitue donc un tournant significatif dans la gestion des ressources naturelles, mettant en avant l’autonomisation des artisans locaux.
Cette initiative s’inscrit également dans une démarche de développement durable et de responsabilité sociale. En soutenant les artisans, le gouvernement camerounais vise à instaurer une exploitation minière plus éthique et respectueuse des droits des communautés. Cela pourrait également atténuer les tensions sociales associées aux conflits d’utilisation des terres et aux inégalités économiques.

Impact économique sur les communautés locales
En réservant le site minier de Kambélé aux artisans locaux, le gouvernement pourrait générer des bénéfices économiques notables. En facilitant l’accès direct aux ressources, cette décision favorise la création d’emplois et l’augmentation des revenus au sein des communautés. Cela ouvre également la voie à un essor entrepreneurial, encourageant le développement d’activités connexes telles que la transformation des minerais.
Des études démontrent qu’une implication active des communautés locales dans l’exploitation des ressources naturelles mène à une meilleure répartition des bénéfices. Selon une recherche de l’Organisation internationale du travail (OIT), les projets miniers gérés par des coopératives locales réalisent des revenus plus élevés que ceux de grandes entreprises. Cela est dû à une redistribution plus équitable des profits et une participation accrue des acteurs locaux dans la prise de décision.
De plus, cette politique peut renforcer la résilience économique des communautés face aux fluctuations des marchés mondiaux. En diversifiant les sources de revenus et soutenant les initiatives locales, elle contribue à une économie plus stable et durable à long terme.

Défis et perspectives d’avenir
Malgré les avantages théoriques de cette mesure, des défis subsistent. La mise en œuvre effective exigera des actions concrètes et un suivi assidu. Le ministre des Mines doit garantir que les artisans locaux disposent des compétences et des ressources nécessaires pour une exploitation durable. Cela peut nécessiter des programmes de formation et des investissements dans les infrastructures.
Un cadre réglementaire clair est essentiel pour éviter les abus et assurer que les artisans profitent réellement des retombées économiques. Des mécanismes de transparence et de reddition de comptes devront être instaurés pour surveiller l’exploitation minière et garantir un réinvestissement des bénéfices dans les communautés.
Finalement, cette décision peut servir de modèle pour d’autres régions du Cameroun et d’Afrique, où l’exploitation des ressources naturelles se fait souvent sans considération des besoins locaux. En plaçant les artisans au centre de l’exploitation minière, le Cameroun pourrait initier une nouvelle approche de gestion des ressources, axée sur la durabilité et l’équité.
La décision de Paul Biya d’encourager les artisans locaux à Kambélé soulève d’importantes questions sur l’exploitation minière au Cameroun. Comment concrétiser cette initiative pour en faire bénéficier réellement les communautés ? Quelles mesures seront mises en œuvre pour garantir une exploitation responsable et durable des ressources ? Ces interrogations méritent d’être approfondies pour évaluer les implications de cette politique sur le développement économique du pays.


