Le village culturel Éliwé Ntchuwa Akombia et le patrimoine Orungu

Un sanctuaire pour la mémoire culturelle
Inauguré le 22 juillet 2025 par le Professeur Marc-Louis Ropivia, le village culturel Éliwé Ntchuwa Akombia se veut un bastion de la mémoire et de l’identité Orungu. Situé dans le sanctuaire spirituel d’Éliwa z’anero, ce lieu est conçu pour permettre à la communauté Orungu de renouer avec ses racines culturelles et de revendiquer ses territoires ancestraux. L’industrialisation pétrolière des années 1970 a causé un exode massif, engendrant une dépossession culturelle et territoriale qui a fragilisé l’identité de ce peuple côtier.
Le projet Éliwé Ntchuwa Akombia vise à réhabiliter l’histoire Orungu, souvent négligée, en offrant un espace de préservation et de célébration de la mémoire collective. Le musée présent sur le site retrace l’histoire des Orungu, mettant en lumière une dynastie de treize souverains qui a marqué leur passé. Cet endroit devient ainsi un véritable acte de mémoire vivante, permettant aux générations actuelles et futures de s’approprier leur héritage culturel.
Le Pr Ropivia affirme que « réhabiliter l’histoire Orungu, ce n’est pas nier celle des autres », soulignant ainsi l’importance d’un dialogue interethnique. Ce village culturel ne se limite pas à une seule identité ; il promeut également la reconnaissance des trajectoires historiques de chaque peuple, favorisant ainsi la cohésion sociale et le respect mutuel.

Un levier pour le développement local
Éliwé Ntchuwa Akombia ne se limite pas à sa fonction mémorielle ; il est également un catalyseur pour le développement local. En stimulant un tourisme culturel et environnemental durable, le village contribue à revitaliser l’économie de la région de l’Ogooué-Maritime. Son attractivité touristique crée des emplois locaux et dynamise l’économie tout en préservant l’environnement et le patrimoine culturel.
Ce projet s’inscrit dans une démarche de développement durable, valorisant les ressources locales et protégeant l’environnement. Il incite également à la réinstallation des Orungu dans leurs villages d’origine, appelant à une reconquête des racines et un retour conscient sur les terres ancestrales. Cette dynamique de réenracinement est essentielle pour restaurer la fierté et l’identité de la communauté.
Par ailleurs, Éliwé Ntchuwa Akombia devient un laboratoire d’idées pour la préservation des patrimoines en Afrique centrale. En réunissant chercheurs, artistes et membres de la communauté, le village se transforme en un espace d’échanges et de réflexions sur des enjeux contemporains liés à la culture et à l’environnement. Ce processus collaboratif permet de développer des initiatives innovantes pour sauvegarder le patrimoine culturel et naturel.

Un modèle de résilience communautaire
Le village culturel Éliwé Ntchuwa Akombia symbolise également la résilience de la communauté Orungu. Face aux défis de l’exode et de la perte d’identité, ce projet incarne la volonté collective de se réapproprier son histoire et son patrimoine. En favorisant les échanges intergénérationnels, le village transmet des savoirs et des traditions aux jeunes, garantissant ainsi la pérennité de la culture Orungu.
Ce lieu devient un espace de rencontre pour les membres de la communauté, leur permettant de partager expériences et connaissances. Cette dynamique de partage renforce les liens sociaux et favorise la cohésion au sein de la communauté. Le projet encourage également un dialogue interethnique, créant un climat propice à la compréhension mutuelle et à la paix sociale.
En somme, Éliwé Ntchuwa Akombia ne se contente pas de préserver le patrimoine Orungu ; il en fait un vecteur de développement et de résilience. Ce modèle pourrait inspirer d’autres communautés en Afrique centrale confrontées à des défis similaires. Il prouve que la culture peut être un puissant moteur de changement et de revitalisation.
Le village culturel Éliwé Ntchuwa Akombia représente ainsi une initiative exemplaire pour la préservation du patrimoine culturel. Comment d’autres communautés pourraient-elles s’inspirer de ce modèle pour relever leurs propres défis identitaires et culturels ? Quel rôle jouent ces projets dans la réhabilitation des mémoires collectives à travers le continent africain ?


