Déclaration de Doha : Vers une paix durable en RDC

Contexte et enjeux de la Déclaration de Doha
Le 19 juillet 2025, la République Démocratique du Congo (RDC) et l’Alliance Fleuve Congo/Mouvement du 23 Mars (AFC/M23) ont signé à Doha une Déclaration de principes, un moment charnière dans la quête de paix dans l’est du pays. Facilités par le Qatar, cette déclaration vise à établir un cessez-le-feu permanent et à poser les bases de négociations de paix élargies. Elle est le résultat de mois de tensions militaires exacerbées par l’implication du Rwanda, accusé de soutenir l’AFC/M23.
La situation en RDC est complexe. Plus de 260 groupes armés opèrent dans l’est, rendant difficile toute tentative de stabilisation. La Déclaration de Doha représente donc une opportunité cruciale pour aborder les causes profondes du conflit, telles que les enjeux fonciers, identitaires et politiques. Rétablir l’autorité de l’État dans les zones contrôlées par l’AFC/M23 est vital pour assurer la sécurité et un développement durable.
Les engagements des deux parties incluent la mise en œuvre immédiate des dispositions de la déclaration, la création d’un mécanisme de vérification du cessez-le-feu et des mesures de confiance pour faciliter le retour des réfugiés. Cependant, des tensions demeurent, en particulier à cause des accusations de renforcement militaire par l’AFC/M23, qui cherche à contrôler des territoires stratégiques, notamment Uvira dans le Sud-Kivu.

Le rôle central de l’AFC/M23 dans le processus de paix
Clé dans le processus de paix en RDC, l’AFC/M23 est l’un des principaux acteurs du conflit. Émergé en 2012, le mouvement, majoritairement composé de tutsis, fait l’objet d’accusations de soutien militaire rwandais. La Déclaration de Doha reconnaît les revendications de l’AFC/M23, tout en soulignant la nécessité d’un dialogue inclusif pour traiter les préoccupations de toutes les parties prenantes.
Benjamin Mbonimpa, représentant de l’AFC/M23, a précisé que la déclaration n’exige pas un retrait immédiat du mouvement, mais un processus structuré et progressif de restauration de l’autorité de l’État. Cette position soulève des questions sur l’engagement réel de l’AFC/M23 à coopérer avec le gouvernement congolais. Des experts comme le professeur Martin Ziakwau insistent sur l’importance d’un dialogue direct entre les parties pour garantir une paix durable, dépassant ainsi les simples accords formels.
Le soutien international, notamment des États-Unis et de l’Union africaine, est également essentiel pour la mise en œuvre de la déclaration. Massad Boulos, conseiller spécial pour l’Afrique au Département d’État américain, a souligné l’importance de la responsabilité des acteurs engagés et du rôle de la communauté internationale.

Perspectives et défis pour la paix en RDC
Malgré les avancées représentées par la Déclaration de Doha, plusieurs défis subsistent. La mise en œuvre des engagements, en particulier le cessez-le-feu et le retrait des forces rebelles, sera cruciale pour éviter une résurgence de la violence. Les populations locales, meurtries par les conflits, attendent des actions concrètes et des garanties de sécurité.
Les tensions militaires entre l’AFC/M23 et les forces gouvernementales, ainsi que les allégations de soutien rwandais, compliquent encore la situation. Des acteurs politiques congolais, tels que Delly Sessanga et Jean-Marc Kabund, appellent à un dialogue national inclusif pour répondre aux attentes du peuple congolais et éviter des interprétations divergentes des accords signés.
En somme, la Déclaration de Doha représente une lueur d’espoir pour la paix en République Démocratique du Congo. Toutefois, son succès dépendra de la volonté sincère des parties de s’engager dans le processus de paix. Les conséquences de cet accord pourraient être significatives, non seulement pour la RDC, mais aussi pour la stabilité de la région des Grands Lacs, si les acteurs parviennent à surmonter leurs divisions et à travailler ensemble pour un avenir pacifique.


