Chômage des jeunes et stabilité sociale au Gabon

Une jeunesse en quête d’identité
Le témoignage de L’Oiseau Rare, un artiste gabonais, éclaire une réalité troublante : le chômage des jeunes n’est pas qu’une simple statistique, mais un véritable fléau social. Avec un taux de chômage officiel d’environ 20 % et dépassant les 30 % pour les 15 à 34 ans, la situation est alarmante. Selon l’Organisation internationale du travail (OIT), près de 60 % de la population gabonaise a moins de 30 ans. Cette jeunesse, face à l’incertitude, doit choisir entre l’exil ou l’errance.
Le parcours de L’Oiseau Rare, passé de braqueur à artiste, illustre les conséquences d’un système qui marginalise les jeunes. En Côte d’Ivoire, il a trouvé une échappatoire. Mais que se passe-t-il pour ceux qui demeurent ? Pour certains, la délinquance devient un moyen de survie, révélant un modèle social défaillant qui n’offre pas d’alternatives viables.
Cette quête d’identité est intensifiée par un environnement où le mérite est souvent remplacé par des nominations biaisées et la corruption. Pharel Boukika, directeur de publication de Dépêches 241, souligne l’urgence d’une justice sociale et d’une égalité des chances. Sans cela, les jeunes fuiront, laissant un vide qui menace la cohésion sociale.

Les conséquences sociales du chômage
Le chômage des jeunes entraîne de profondes conséquences sociales. L’absence d’opportunités d’emploi et de loisirs accessibles pousse les jeunes vers l’oisivité. De là naissent des comportements destructeurs comme la consommation de drogues, les vols et les agressions. Cette spirale de violence et de désespoir menace la sécurité individuelle et collective.
Les loisirs, considérés comme un droit fondamental, deviennent un luxe inaccessibile. Les infrastructures rares et coûteuses privent les jeunes de leur droit à rêver. Cela crée un terreau fertile pour la frustration et la colère, exacerbant les tensions sociales. Les jeunes, censés être les bâtisseurs de l’avenir, se retrouvent piégés dans un cycle de désespérance.
Les impacts ne se limitent pas aux individus. Ils affectent aussi les familles, confrontées à la dépendance économique de leurs enfants. Les jeunes diplômés, sans emploi, se dirigent vers le secteur informel ou dépendent de leurs proches, contribuant ainsi à l’instabilité sociale. Le gouvernement doit remédier à ces déséquilibres car malgré d’importants investissements, les résultats ne satisfont pas les attentes.

Appel à l’action et perspectives d’avenir
L’Oiseau Rare appelle à refonder les institutions et à replacer le mérite au cœur de la République. Ce cri du cœur résonne comme un appel urgent pour le président Brice Clotaire Oligui Nguema. Offrir des opportunités aux jeunes est essentiel pour garantir la stabilité sociale. Cela demande une volonté politique forte et des réformes structurelles pour restaurer la confiance dans les institutions.
Les initiatives visant à rendre les loisirs inclusifs et accessibles doivent être prioritaires. En investissant dans des programmes qui encouragent la créativité et l’engagement communautaire, le gouvernement peut redonner espoir à une jeunesse désabusée. Des exemples de réussite ailleurs montrent que les investissements dans l’éducation et la culture peuvent transformer des vies et renforcer la cohésion sociale.
En somme, le chômage des jeunes au Gabon représente un défi majeur qui exige une réponse collective. Acteurs de la société civile, entreprises et État doivent s’unir pour créer un environnement propice à l’épanouissement des jeunes. Jusqu’où ira la jeunesse gabonaise avant que des mesures concrètes soient prises pour assurer son avenir ?


