Sur les réseaux sociaux, les profils aux noms évocateurs comme « Placement Pog », « Je reçois pour 5K », ou encore « Placement X » se multiplient à une vitesse inquiétante. Ce phénomène, qui semble anodin pour certains, cache en réalité une réalité sombre et préoccupante : la banalisation de la prostitution chez de jeunes étudiantes, souvent venues de l’intérieur du pays.
Un piège doré aux allures de modernité

Derrière ces pseudos aguicheurs, ce sont souvent des jeunes filles, parfois à peine majeures, qui, par pression sociale ou par désir d’appartenir à une certaine « classe », se livrent à la prostitution pour s’offrir un train de vie qu’elles ne peuvent se permettre : dernier iPhone, perruques de luxe, vêtements de marques et soirées branchées.
La précarité étudiante, combinée à un manque d’encadrement familial et moral, pousse nombre d’entre elles à considérer cette pratique comme une « solution temporaire ». Une illusion dangereuse qui les expose non seulement à l’exploitation, mais aussi à de graves risques sanitaires.
Une bombe sanitaire à retardement

Les chiffres sont sans appel. Les dernières données publiées par les autorités sanitaires gabonaises révèlent que la majorité des nouvelles infections au VIH/SIDA concernent des jeunes de moins de 25 ans. Une réalité alarmante qui coïncide tristement avec la montée en puissance de cette forme de prostitution déguisée.
À cela s’ajoute l’exposition à d’autres infections sexuellement transmissibles (IST), à des violences sexuelles, à la dépendance psychologique et même à des réseaux de proxénétisme de plus en plus organisés, souvent via des applications et groupes privés.
Où est passée la vigilance collective ?
Si certaines jeunes filles assument leurs choix, beaucoup sont entraînées dans ce cercle vicieux par naïveté, solitude ou influence de « copines » déjà dans le système. Mais le silence de la société, l’inaction des plateformes numériques, et l’absence de campagnes de prévention ciblées laissent ce phénomène prospérer dans l’ombre.
Que faire ?La solution n’est pas simple, mais elle commence par reconnaître l’ampleur du problème. Les autorités doivent :Renforcer les campagnes d’éducation sexuelle et de prévention dans les établissements scolaires et universitaires.
Surveiller et réguler davantage les réseaux sociaux, en collaboration avec les plateformes, pour traquer les comptes de type « placement ».
Créer des dispositifs de soutien financier et psychologique pour les étudiantes en situation de précarité.Impliquer les parents, les enseignants et la société civile dans une prise de conscience collective urgente.
Que faire ?
Face à ce phénomène grandissant, il est urgent d’agir. Les autorités doivent renforcer les campagnes de sensibilisation dans les écoles, offrir un accompagnement psychologique et financier aux étudiantes vulnérables, et collaborer avec les réseaux sociaux pour supprimer les contenus à caractère sexuel déguisé. Les parents et éducateurs doivent aussi jouer un rôle actif dans l’éducation à la responsabilité. Une mobilisation collective est indispensable pour protéger une jeunesse en quête d’identité et de repères face à un danger silencieux.


