Diversification économique du Gabon : le tournant gazier

Un contexte économique en mutation
Le Gabon, riche en ressources naturelles, a longtemps reposé sur l’exploitation pétrolière pour sa croissance. Cette dépendance a toutefois rendu l’économie vulnérable aux fluctuations des prix du pétrole. Face à cette réalité, le gouvernement gabonais initie une stratégie de diversification des revenus. Couvrir cet objectif favorise non seulement une économie plus stable, mais aussi la création d’emplois durables et un développement inclusif.
Dans cet élan, le développement du gaz naturel liquéfié (GNL) se révèle une priorité essentielle. Le Gabon possède en effet d’importantes réserves de gaz, souvent gaspillées lors des activités pétrolières. Valoriser ces ressources pourrait transformer le paysage énergétique du pays et renforcer sa place sur le marché international du gaz.
Le 1er juillet 2025, l’annonce d’un investissement d’un milliard de dollars par Perenco et la Gabon Oil Company (GOC) pour construire une usine de GNL à Port-Gentil marque une étape cruciale. Ce projet prévoit une production annuelle de 700 000 tonnes de GNL, soulignant l’engagement du Gabon à devenir un acteur clé de l’exportation de gaz.

Un partenariat stratégique pour l’avenir
La rencontre entre le président gabonais Brice Clotaire Oligui Nguema et François Perrodo, président de Perenco, a établi les bases d’une collaboration prometteuse. Oligui Nguema a insisté sur une approche intégrée, impliquant pleinement l’État dans le développement des ressources gazières, pour garantir que les bénéfices de cette exploitation profitent à toute la population gabonaise.
Les experts estiment que cette initiative pourrait non seulement renforcer l’autosuffisance en gaz du Gabon, mais aussi dynamiser l’économie locale. La création d’emplois liée à la construction et à l’exploitation de l’usine de GNL pourrait ainsi contribuer à réduire le chômage dans le pays.
Par ailleurs, le développement du GNL représente une opportunité pour une transition énergétique majeure. En remplaçant des sources d’énergie plus polluantes par du gaz naturel, le Gabon pourrait diminuer son empreinte carbone tout en répondant à une demande énergétique croissante, tant au niveau national qu’international.

Les défis à relever pour une transition réussie
Cependant, de nombreux défis subsistent malgré les perspectives favorables du développement du GNL. Il est d’abord essentiel d’établir un cadre réglementaire stable et attrayant pour les investisseurs. La transparence et la bonne gouvernance seront déterminantes pour instaurer la confiance des acteurs locaux et étrangers.
Le Gabon doit également investir dans les infrastructures nécessaires pour accompagner cette nouvelle industrie. Cela inclut non seulement l’usine de GNL, mais aussi des réseaux de transport et de distribution pour acheminer le gaz vers les marchés internationaux. Un réseau logistique efficace sera crucial pour maximiser les retombées économiques de ce projet.
Enfin, il est impératif que le gouvernement assure une répartition équitable des bénéfices de cette industrie. La mise en place de politiques sociales et économiques visant à garantir que les populations locales profitent directement des retombées gazières sera essentielle. La création d’emplois, la formation professionnelle et le soutien aux entreprises locales joueront un rôle clé pour garantir une transition juste et inclusive.
Alors que le Gabon s’engage dans le développement du gaz naturel liquéfié, la question demeure : cette initiative suffira-t-elle à diversifier durablement l’économie gabonaise et à réduire sa dépendance au pétrole ? Les choix stratégiques qui seront pris dans les années à venir détermineront non seulement l’avenir énergétique du pays, mais aussi son développement économique global. Le Gabon est-il prêt à relever ces défis et à saisir les opportunités qui se présentent ?


