La diaspora camerounaise : clé de la renaissance nationale

Une richesse immense pour le Cameroun
Dans sa lettre du 25 juin 2025, Issa Tchiroma met en avant la diaspora camerounaise comme une véritable « richesse immense » et une « force vive ». Cette reconnaissance souligne l’importance majeure des Camerounais vivant à l’étranger. Leur savoir-faire et leurs ressources peuvent jouer un rôle décisif dans le développement du pays. En 2020, les transferts de fonds depuis la diaspora ont atteint environ 1,5 milliard de dollars, selon la Banque mondiale, un potentiel économique considérable.
Dans un contexte où les défis socio-économiques sont omniprésents, ces fonds sont essentiels. Ils soutiennent les familles et financent des projets d’investissement locaux. En valorisant cette contribution, Tchiroma ouvre la voie à une refonte des relations entre l’État et sa diaspora, mais aussi à une meilleure intégration de celle-ci dans le processus politique national.
Cette nouvelle approche pourrait instaurer un climat de confiance, incitant les Camerounais à l’étranger à s’impliquer davantage dans les affaires de leur pays d’origine. Plutôt que de les considérer comme éloignés, il est crucial de les voir comme des acteurs essentiels de la transformation du Cameroun.

Mécanismes de retour et d’investissement
Tchiroma propose des mécanismes concrets pour faciliter le retour et l’investissement des Camerounais de l’étranger. Parmi ses propositions, il évoque l’instauration de programmes d’incitation dans des secteurs clés comme l’agriculture, la technologie et l’éducation. Ces initiatives pourraient non seulement dynamiser l’économie locale, mais aussi favoriser le transfert de compétences.
Les succès observés dans d’autres pays africains, tels que le Ghana et le Sénégal, illustrent l’efficacité de telles politiques. Le « Ghana Diaspora Homecoming Summit », par exemple, a rassemblé des Ghanéens à l’étranger pour explorer des opportunités d’investissement. Une démarche similaire pourrait inspirer le Cameroun à créer des plateformes qui renforcent les liens avec sa diaspora.
De surcroît, Tchiroma aborde la question délicate de la binationalité. En permettant aux Camerounais de conserver leur nationalité d’origine tout en adoptant d’autres nationalités, l’État encouragerait un retour plus massif et un engagement fort des membres de la diaspora dans les affaires nationales.

Un appel à l’unité et à l’engagement
Issa Tchiroma plaide pour l’unité et l’engagement de tous les Camerounais, y compris ceux de la diaspora, dans un projet de renaissance nationale. Son assertion selon laquelle « aucune main n’est de trop » souligne que chaque contribution est essentielle pour surmonter les défis du pays. Cette vision inclusive est primordiale pour bâtir un Cameroun uni et prospère.
Mobiliser la diaspora pourrait engendrer un mouvement collectif qui traverse les frontières. Cela nécessite un changement de mentalité, tant chez les membres de la diaspora qu’auprès des autorités camerounaises. Les expatriés doivent se sentir valorisés, et l’État doit faire preuve d’ouverture dans ses relations avec eux.
Le projet de Tchiroma ne se limite pas à des discours, mais appelle à des actions concrètes. En établissant un nouveau pacte avec des partenaires internationaux et en renforçant les liens avec la diaspora, il vise à créer un environnement propice à la transformation du Cameroun. La question reste posée : comment mobiliser efficacement cette diaspora pour qu’elle s’engage activement dans la construction d’un « nouveau Cameroun » ?
La diaspora camerounaise émergente comme acteur clé dans le projet de renaissance nationale soulève des enjeux cruciaux pour l’avenir du pays. Sa mobilisation pourrait-elle être la clé d’un changement profond et durable ?


