Le combat contre la pollution plastique entre dans une phase décisive au Gabon. Le lundi 23 juin, le ministre de l’Environnement, de l’Écologie et du Climat, Mays Mouissi, a réuni à Libreville les principaux acteurs économiques concernés par la gestion des sacs plastiques à usage unique. L’objectif : enclencher une sortie définitive de ces polluants des circuits commerciaux, en particulier dans les grandes surfaces.
Une pollution devenue insoutenable

Le constat est sans appel. Dans le Grand Libreville, près de 36 tonnes de sacs plastiques sont collectées chaque jour par la société Clean Africa. Une quantité vertigineuse qui illustre l’ampleur de la consommation de plastiques à usage unique et l’urgence de leur éradication.
Depuis plusieurs années, des mesures légales interdisent en théorie ces produits, mais leur application a souvent été timide ou contournée. En relançant le débat de manière frontale, le gouvernement veut désormais faire respecter strictement la réglementation.
Trois mesures phares pour un changement radical

À l’issue de cette réunion stratégique, le ministre Mays Mouissi a annoncé trois grandes décisions :
Un délai de trois mois est accordé aux opérateurs économiques pour cesser définitivement l’utilisation des sacs plastiques en sortie de caisse, principalement dans les supermarchés et les grandes surfaces.
Des journées de sensibilisation, baptisées « Consommer sans plastique », seront organisées du 3 au 6 juillet 2025, à l’échelle nationale, pour mobiliser les citoyens autour d’alternatives écologiques et durables.
Un comité de suivi sera mis en place, et une mission de contrôle débutera le 27 septembre 2025, afin de vérifier sur le terrain le respect des engagements pris.
Des alternatives et un changement d’habitudes

Si les sacs plastiques sont omniprésents dans la consommation quotidienne, des solutions existent déjà : sacs en toile, filets réutilisables, emballages biodégradables ou encore contenants recyclés. Le gouvernement souhaite désormais que les entreprises locales innovent et investissent dans ces options plus respectueuses de l’environnement.
Plusieurs chaînes de distribution opérant au Gabon, à l’image de Mbolo, Géant CKdo ou Prix Import, sont invitées à prendre les devants et à devenir des vitrines du changement. Il en va aussi de la responsabilité des consommateurs, qui devront adapter leurs habitudes.
Vers un Gabon plus vert ?

Avec cette offensive contre le plastique, le Gabon espère rejoindre le peloton de tête des pays africains les plus actifs en matière d’écologie, à l’image du Rwanda ou du Bénin, déjà en avance sur ces questions. Le défi est immense, mais la volonté politique semble cette fois bien affirmée.
La réussite de cette transition dépendra toutefois de l’implication de tous les acteurs : État, entreprises, citoyens et collectivités locales. Elle exige un effort collectif et soutenu, dans un contexte où la protection de l’environnement devient une urgence mondiale.
Prochaine étape : Dès le 3 juillet, les regards se tourneront vers les grandes enseignes et les marchés urbains pour observer les premières actions concrètes. Trois mois : un délai court, mais un espoir immense de transformation. https://gabon-rse.com/?p=1278


