ÀaaaAlors que le paludisme reste l’une des premières causes de mortalité au Gabon, les signaux d’alerte sur l’inefficacité croissante du Coartem (artéméther-luméfantrine), traitement antipaludéen le plus prescrit dans les structures sanitaires du pays, se multiplient. En Afrique de l’Est comme de l’Ouest, plusieurs études rapportent des cas alarmants de résistance du parasite, d’échecs thérapeutiques et de rechutes, notamment chez les enfants et les personnes vulnérables. Le Gabon, jusqu’ici silencieux, peut-il continuer à fermer les yeux ?
Des échecs de traitement de plus en plus fréquents

À Lambaréné, à Makokou ou encore dans les quartiers périphériques de Libreville, de nombreux patients rapportent des épisodes de rechute quelques jours seulement après avoir terminé leur traitement au Coartem. Ces situations ne sont plus isolées. Selon des témoignages recueillis dans plusieurs centres de santé, certains médecins se voient contraints de prescrire un deuxième voire un troisième traitement à des patients qui, pourtant, ont rigoureusement suivi la posologie initiale.
Le danger d’un médicament affaibli
Le Coartem, longtemps considéré comme une révolution dans la lutte contre le paludisme, est aujourd’hui rattrapé par une réalité préoccupante : la résistance du parasite Plasmodium falciparum à l’artémisinine, principe actif du médicament. Si cette résistance était autrefois cantonnée à l’Asie, elle gagne désormais du terrain sur le continent africain, notamment en Ouganda, au Rwanda et en République Démocratique du Congo.
Dans les pays voisins comme le Cameroun et le Congo-Brazzaville, des campagnes de sensibilisation ont été lancées sur la nécessité d’adopter des alternatives thérapeutiques, pendant que des chercheurs militent pour la réévaluation des traitements de première ligne.
Le ministère de la Santé appelé à agir
Au Gabon, aucune déclaration officielle n’a encore été faite sur cette question. Pourtant, il devient urgent que le ministère de la Santé publique rompe le silence et se penche sérieusement sur la pertinence de maintenir ce médicament dans les circuits de prescription.
Le maintien du Coartem sans surveillance pharmaco-épidémiologique expose les patients à des rechutes dangereuses, accroît les risques de complications, et pourrait amplifier la résistance du parasite. Combien de vies faudra-t-il encore perdre avant que des mesures soient prises ?
Un appel à la responsabilité

Le système de santé gabonais ne peut se permettre une telle inertie face à un enjeu aussi grave. Des audits indépendants, des campagnes de contrôle de la qualité des médicaments en circulation, et l’évaluation clinique de traitements alternatifs comme la dihydroartémisinine-pipéraquine, doivent être immédiatement envisagés.
À travers cet article, nous interpellons directement le ministère de la Santé : il est temps de retirer le Coartem du protocole de traitement national et de privilégier la sécurité et l’efficacité des soins aux populations. Le Gabon ne peut plus risquer de traiter une épidémie mortelle avec une arme émoussée. https://union.sonapresse.com/fr/sante-le-coartem-le-lamisil-et-le-sebivo-retires-des-pharmacies


