Inquiétudes de Maurice Kamto sur un coup d’État au Cameroun

Un climat politique tendu
À l’approche de l’élection présidentielle de 2025, Maurice Kamto, président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), exprime de vives inquiétudes sur la stabilité politique du pays. Dans une déclaration du 16 juin 2025, il décrypte un environnement de tension croissante. Le régime en place, mené par le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), pourrait être poussé à des mesures extrêmes pour conserver son pouvoir. Kamto parle d’une « tentation du pire », soulignant que la peur de perdre le contrôle pourrait le conduire à envisager des actions illégitimes.
Ces craintes ne sont pas sans fondement. Des déclarations inquiétantes de membres du RDPC, lors d’un débat télévisé en septembre 2023, ont évoqué l’éventualité d’une intervention militaire si le MRC remportait l’élection. De tels propos trahissent une volonté de contrecarrer le processus démocratique. Ils renforcent l’idée que le régime pourrait considérer un coup d’État militaire comme une option pour éviter une transition pacifique.
En outre, la plainte que Kamto a déposée contre ces déclarations, restée sans suite, témoigne d’une impunité préoccupante parmi certains acteurs politiques. Le silence des autorités judiciaires soulève des questions sur la protection dont bénéficient ces individus, accentuant les craintes de manipulation des institutions au profit d’intérêts partisans.

Les manœuvres électorales du RDPC
Un autre aspect préoccupant soulevé par Kamto est le refus d’ELECAM, l’organe électoral camerounais, de publier la liste électorale nationale. Selon lui, cette décision est une manœuvre délibérée visant à retarder l’élection présidentielle d’octobre 2025. Cela prend les contours d’un coup d’État électoral. En ne rendant pas publics les éléments essentiels sur les électeurs, le régime semble s’efforcer d’instaurer une opacité propice à la manipulation des résultats électoraux.
Kamto souligne que le pays est déjà entré dans la période électorale depuis le 15 juin 2025, et toute tentative de report serait perçue comme une agression contre le peuple camerounais. Ce contexte est d’autant plus alarmant dans la mesure où le RDPC a déjà montré des signes de résistance à une alternance démocratique. De telles manœuvres pourraient exacerber les tensions dans les mois à venir.
Les enjeux de ces manœuvres sont cruciaux. Si le RDPC réussit à retarder ou à manipuler le processus électoral, cela compromettrait non seulement la légitimité des élections, mais alimenterait également un climat de méfiance et de désespoir parmi les électeurs. Kamto appelle donc le peuple camerounais à une vigilance accrue face à ces menaces.

Le rôle de la communauté internationale
Dans sa déclaration, Maurice Kamto interpelle la communauté internationale, notamment l’ONU et la France, sur leur rôle dans ces manœuvres. Il accuse ces acteurs de soutenir un système électoral manquant de transparence, à travers leur collaboration with ELECAM. Kamto évoque une convention entre l’ONU et cet organe, qu’il considère comme une légitimation de pratiques antidémocratiques.
La visite d’un général de la gendarmerie française au Cameroun en juin 2025 suscite également des doutes sur l’implication d’acteurs étrangers dans une stratégie de maintien au pouvoir du RDPC. Kamto prévient qu’en cas de défaite du candidat au pouvoir, la France et l’ONU pourraient être manipulées dans un plan de confiscation du pouvoir par la force. Cette perspective menace encore plus un contexte déjà fragile, où la confiance du peuple envers les institutions est mise à mal.
Les implications de ces préoccupations sont larges. Elles soulèvent des questions sur la responsabilité des puissances étrangères dans la préservation de la démocratie au Cameroun, et la nécessité d’une intervention proactive pour garantir des élections libres et transparentes. La communauté internationale doit-elle intensifier son action pour éviter une crise politique majeure dans le pays ?
Les préoccupations soulevées par Maurice Kamto révèlent un tableau politique complexe et instable au Cameroun. À l’approche d’élections cruciales, la vigilance et l’engagement de la société civile ainsi que de la communauté internationale s’avèrent indispensables pour assurer un processus démocratique pacifique. Quelles mesures peuvent être prises pour garantir la transparence et la légitimité des élections à venir ? Le peuple camerounais est-il préparé à défendre ses droits face à des manœuvres potentiellement déstabilisatrices ?


