Le Gabon franchit une nouvelle étape vers la souveraineté industrielle. Ce mercredi, Me Lubin Ntoutoume, Ministre de l’Industrie et de la Transformation Locale, a accordé une audience stratégique à Léod-Paul Batolo, Administrateur Directeur Général de la COMILOG, et André Massard, représentant d’Eramet Gabon. Une rencontre de haut niveau qui s’inscrit dans la dynamique de mise en œuvre de la décision historique : l’interdiction progressive de l’exportation du manganèse brut à l’horizon 2029.

Dans un contexte où la transformation locale devient un impératif de développement économique, le ministre a réaffirmé la volonté ferme des autorités de faire du secteur industriel un pilier de création d’emplois, de valeur ajoutée et de souveraineté économique. « Il n’est plus question d’exporter nos richesses sans les transformer. Le Gabon veut désormais maîtriser la chaîne de valeur de son manganèse », a souligné Me Ntoutoume au sortir de l’audience.

Pour COMILOG, acteur majeur de l’exploitation du manganèse à Moanda, le message est entendu. Léod-Paul Batolo a rappelé l’engagement de l’entreprise à accompagner l’État gabonais dans cette mutation structurelle. « Nous avons déjà amorcé des investissements pour renforcer nos capacités de transformation locale. Cette politique gouvernementale nous oblige à accélérer et à innover », a-t-il déclaré.

Même tonalité du côté d’Eramet Gabon, maison-mère française de COMILOG. André Massard a salué « une vision responsable et ambitieuse qui s’inscrit dans les tendances mondiales de relocalisation industrielle ». Il a également évoqué les efforts conjoints pour soutenir les filières avales, notamment dans la métallurgie et les alliages, capables de générer des milliers d’emplois qualifiés dans les années à venir.

Cette audience marque donc un tournant. Elle symbolise l’alliance entre l’État et les industriels autour d’un objectif commun : transformer sur place les ressources naturelles gabonaises pour mieux en capter les bénéfices. D’ici 2029, plus aucune tonne de manganèse brut ne devrait quitter le territoire sans avoir subi une première transformation.
Un chantier ambitieux, mais jugé réaliste au regard des potentialités du pays et de la détermination des acteurs. Et un signal fort envoyé à l’ensemble des opérateurs économiques : au Gabon, l’ère de la rente minière sans valeur ajoutée locale touche à sa fin.
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