Défis et opportunités pour CAP Côte d’Ivoire en 2025

Un paysage politique complexe
À l’aube des élections présidentielles d’octobre 2025, la coalition de l’opposition « CAP Côte d’Ivoire » se trouve à un tournant décisif. Composée de vingt-quatre partis, dont des personnalités de premier plan comme Cheick Tidjane Thiam, Pascal Affi N’Guessan et Simone Gbagbo, elle doit naviguer dans un environnement politique complexe, marqué par des tensions historiques et des obstacles institutionnels. Le rapport 2025 de V-Dem Institute, qui place la Côte d’Ivoire parmi les autocraties électorales, souligne l’urgence d’une réforme profonde afin d’assurer des élections véritablement libres et équitables.
Ce classement est alarmant. La Côte d’Ivoire occupe la 107ème position sur 179, révélant ainsi les failles de son système démocratique. Thiam a récemment appelé à une révision de la liste électorale lors du « Giga meeting » du 31 mai à Yopougon, qui a rassemblé environ 50 000 participants. Cette mobilisation témoigne d’un désir croissant de changement, mais également d’une méfiance envers le système existant.
Face à cela, la coalition est confrontée à des défis institutionnels de taille. Parmi eux, la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI) qui, selon Affi N’Guessan, est perçue comme un instrument de manipulation par l’administration actuelle. Ainsi, la quête de légitimité des élections s’avère cruciale. La coalition devra s’efforcer d’établir des mécanismes transparents pour restaurer la confiance du public.

Mobilisation et dialogue : des opportunités à saisir
Malgré ces obstacles, « CAP Côte d’Ivoire » se voit face à d’importantes opportunités. La mobilisation électorale est essentielle. Le « Giga meeting » n’a pas seulement généré une affluence impressionnante, mais a aussi suscité un élan autour des idéaux de changement. Cette dynamique peut être utilisée pour accroître l’engagement des citoyens et stimuler leur participation au processus électoral.
Simone Gbagbo a soulevé des inquiétudes concernant la candidature d’Alassane Ouattara au RHDP. Cet antagonisme pourrait créer une fracture au sein de l’électorat, offrant ainsi une chance à une alternative. La coalition doit capitaliser sur ce mécontentement en présentant une vision cohérente, rassemblant les différentes factions de l’opposition.
Par ailleurs, un dialogue constructif avec le pouvoir en place pourrait s’avérer fructueux. Ce chemin, bien que semé d’embûches, peut déboucher sur des bases solides pour une transition pacifique et des réformes électorales. Les leaders politiques doivent être prêts à engager des discussions et à rechercher des points d’accord pour garantir des élections justes et transparentes.

Les enjeux de la communication et du discours politique
Un défi majeur réside également dans la nécessité de contrer les discours haineux tout en promouvant un message engageant. Cheick Tidjane Thiam a exprimé sa préoccupation face à cette situation, soulignant l’importance d’une communication responsable. Dans un pays où les tensions ethniques et politiques demeurent vives, il est impératif que la coalition développe une stratégie de communication qui prône l’unité et la réconciliation.
Les médias jouent ici un rôle déterminant. Une couverture équilibrée et objective permettra de façonner l’opinion publique et d’accroître la légitimité de l’opposition. La coalition se doit donc de tisser des relations étroites avec les médias pour assurer que ses messages atteignent un large éventail de citoyens.
Enfin, la capacité d’adaptation de la coalition face aux évolutions du paysage politique sera cruciale. Des alliances stratégiques, la mobilisation des jeunes électeurs ainsi que l’utilisation des nouvelles technologies pour les atteindre sont autant de leviers qui pourraient influencer les résultats des élections. En somme, « CAP Côte d’Ivoire » doit faire preuve d’innovation et de détermination pour transformer ces défis en réelles opportunités.
Alors que la Côte d’Ivoire s’approche de ces élections essentielles, la question demeure : la coalition « CAP Côte d’Ivoire » réussira-t-elle à surmonter les obstacles institutionnels tout en mobilisant un électorat avide de changement ? Les enjeux sont considérables, et l’avenir politique du pays repose sur cette dynamique. Les acteurs politiques et la société civile doivent se préparer à des débats intenses sur la voie à suivre pour la Côte d’Ivoire dans les années à venir.


