Un habitué de l’ordre à la manœuvre
Dans un acte de courage administratif et de lucidité budgétaire rarement vu dans la sphère publique gabonaise, le ministre de l’Économie, Henri-Claude Oyima, a pris une décision aussi audacieuse que nécessaire : la suspension immédiate de tous les traitements et paiements liés aux baux administratifs.
La note, datée du 16 mai 2025, a l’effet d’un électrochoc dans les couloirs de l’État. Depuis plus d’une décennie, les dépenses liées aux loyers des administrations explosent : de 6,6 milliards FCFA en 2013, elles atteignent aujourd’hui plus de 25 milliards FCFA, révélant une croissance moyenne de près de 38 % par an. Un gouffre financier devenu insoutenable.
La rigueur comme atout

Henri-Claude Oyima, homme rigoureux et visionnaire, n’a pas hésité à nommer les causes du mal : prolifération d’entités administratives, manque de réhabilitation du patrimoine immobilier public, gestion anarchique des démolitions, à l’image de la Cité de la Démocratie, et une planification budgétaire hasardeuse.
Mais c’est surtout l’ampleur de la dette accumulée – plus de 67 milliards FCFA, dont 28 milliards en arriérés de paiement – qui a poussé le ministre à frapper du poing sur la table. Dans un contexte où chaque franc compte pour relancer une économie éprouvée, cette hémorragie financière ne pouvait plus être tolérée.
Voir clair dans tout les dossiers en cours

En gelant tous les dossiers en cours dans l’attente d’un audit complet, Henri-Claude Oyima envoie un message fort : l’ère des dérives comptables et des logements surfacturés pour l’administration est révolue. C’est un signal clair d’une volonté de transparence, de rationalisation et de souveraineté dans la gestion des ressources publiques.
Ce geste n’est pas simplement technique : il est profondément politique. Il s’inscrit dans une nouvelle dynamique de gouvernance portée par le gouvernement de transition, déterminé à remettre l’État au service du citoyen et non l’inverse.
Conclusion

Dans un pays où l’immobilier administratif est devenu un puits sans fond pour les finances publiques, la décision du ministre Oyima mérite d’être saluée, soutenue, et, surtout, suivie d’actions concrètes pour transformer l’audace en réforme durable.Henri-Claude Oyima n’a pas seulement gelé des paiements : il a, symboliquement, dégivré l’espoir d’un État plus juste, plus efficace, et résolument tourné vers l’intérêt général. https://www.sikafinance.com/marches/gabon-gel-des-baux-administratifs-apres-une-envolee-de-la-dette-locative_52851


