Les larmes du public de l’Étoile Rouge de Belgrade n’ont pas coulé en silence. Elles ont résonné comme une symphonie d’adieu à l’un des plus brillants solistes du football africain en Europe. Guélor Kanga, 34 ans, a mis un point final à une partition de 300 matchs et 52 buts sous les couleurs rouges et blanches. Un chapitre qui s’achève, mais une légende qui entre dans l’éternité du Marakana.
Un départ signé dans la lumière

Pour son dernier match, le maestro gabonais n’a pas quitté la scène sans panache. Un but. Une passe décisive. Et des ovations à faire trembler les tribunes. Comme un ultime clin d’œil au public serbe, Kanga a offert ce qu’il sait faire de mieux : de la magie. Le genre de geste qui fait lever les foules et qui donne au football ses allures d’art.
Six titres et une couronne de respect

Arrivé en juillet 2020 à l’Étoile Rouge, Kanga s’est taillé une place de roi au milieu du terrain. En cinq saisons, il a conquis six titres de champion de Serbie. Des statistiques brutes qui racontent une histoire de régularité, d’intelligence tactique et de passion inaltérée. Mais au-delà des chiffres, il y a l’homme. Le meneur. Le moteur. L’âme.
En 2024, il signe une saison aboutie : 9 buts et 9 passes décisives. Au cœur du jeu, il dicte le tempo, oriente les offensives, et incarne le style d’un football fait de maîtrise et d’élégance. Sa vision, ses frappes lointaines et ses coups francs redoutés resteront gravés dans les mémoires belgradoises.
Kanga, l’Africain enraciné au cœur des Balkans

Rarement un joueur africain n’aura autant marqué un club de l’Est européen. Dans les rues de Belgrade, Kanga est plus qu’un joueur : il est devenu un symbole. Celui de l’excellence venue du continent noir. Celui du Gabon exporté avec fierté. Dans un football souvent dominé par les projecteurs de l’Ouest, il a imposé son nom là où peu s’aventurent.
Et maintenant ?

À l’heure des au revoir, l’avenir de Guélor Kanga reste incertain. Continuera-t-il sur les terrains ? Prendra-t-il le virage de la reconversion ? Une chose est sûre : quel que soit son choix, son nom restera gravé dans les annales de l’Étoile Rouge. Et dans le cœur des Gabonais, il s’élève désormais au rang des plus grandes figures du sport national.
L’Afrique, toujours en quête de modèles, peut contempler fièrement l’itinéraire de cet artiste du ballon rond. Kanga n’a pas seulement joué au football. Il l’a vécu. Il l’a transcendé.
Adieu l’Étoile Rouge, bonjour l’éternité.


